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Intervention de Jacques Myard

Réunion du 17 février 2010 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Vos propos, en tant qu'ambassadeur d'Israël, reflètent évidemment la politique de votre pays. Toutefois, on ne peut qu'être troublé par certaines de vos affirmations. Personne ici ne souhaite la mise en cause de la sécurité d'Israël et je comprends parfaitement certaines réactions de votre État devant, notamment, des tirs de roquettes. Cela étant, la situation n'est pas celle que vous nous avez décrite.

Il est clair que l'Iran a violé ses obligations au titre du TNP, ce qui provoque de la méfiance envers l'actuel pouvoir iranien. Ce pays n'a toujours pas ratifié le protocole additionnel dit « 93+2 », qu'il a pourtant signé, alors même que ce serait une étape importante pour le retour de la confiance.

Toutefois, les sanctions, voire une action militaire, telle qu'un bombardement, empêcheront-elles l'Iran d'avoir la bombe ? Non ! C'est une réalité de la donne nucléaire. De même, tous les experts savent que votre pays possède au moins 200 têtes et nous, Français, le savons d'autant mieux que c'est nous qui vous avons aidés à avoir l'arme nucléaire. C'est la raison pour laquelle la reconnaissance par Israël du fait qu'elle est une puissance nucléaire serait un élément positif permettant de combler un des « trous » du TNP – l'Inde, le Pakistan, la Corée du Nord, qui est sortie du système, et Israël qui n'a jamais admis qu'il avait la bombe.

La commission des affaires étrangères est donc favorable à la fois à la reconnaissance de la réalité nucléaire et à des contrôles efficaces. C'est une gageure, assurément, mais il convient de parer à un risque majeur car la situation n'est plus maîtrisable.

Alors que notre objectif est la sécurité d'Israël, il me semble aujourd'hui que vous vous êtes engagés dans une voie qui risque de vous conduire dans une impasse.

Nous avons, par ailleurs, effectué une mission en Syrie. Or, vous dites – je vous crois – vouloir la paix : les Syriens disent la même chose mais ajoutent que les Israéliens sont si divisés qu'ils n'arrivent pas à prendre une décision. Comment réagissez-vous à cette affirmation des Syriens qui souhaitent, à mon avis, trouver un accord avec Israël, le Golan ne représentant pas un réel point d'achoppement ? La paix avec la Syrie est d'autant plus souhaitable qu'elle permettra certainement de réaliser de grands progrès en ce sens dans toute la région.

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