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Intervention de colonel Jean-François Martini

Réunion du 10 février 2010 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

colonel Jean-François Martini :

Le métier de soldat est, en Afghanistan, un métier comme un autre. Le choix répond à des raisons conjoncturelles. Il ne faut pas oublier la notion d'équilibre entre les personnes. Avant l'invasion soviétique, les individus se sentaient redevables envers leur famille, leur village puis leur ethnie. L'intervention a quelque peu modifié ces équilibres, par l'introduction de dépendances financières, de liens dus aux combats, de la corruption, etc. Une personne peut ainsi se retrouver redevable envers un taliban à travers un membre éloigné de sa famille. Il en vient à ne pouvoir refuser de poser un IED, action pour laquelle il sera en outre rémunéré. Il faut lui donner un métier, le faire participer à la construction d'une route afin qu'il refuse d'y poser un IED ou, au moins, puisse financièrement se soustraire à cette obligation.

La clef est économique. Si nous parvenons à donner du travail aux afghans, la rébellion se trouvera circonscrite au fond des vallées et nous aurons réussi : la population se rendra compte que grâce à l'État et à l'armée afghane, elle a retrouvé prospérité et sécurité. C'est précisément le sens de notre action, notamment lorsque nous sécurisons l'axe Vermont en Kapisa, indispensable au développement économique de la zone et employons de nombreux afghans à l'ouverture de cette route.

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