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Intervention de colonel Jean-François Martini

Réunion du 10 février 2010 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

colonel Jean-François Martini :

La certification repose certes sur un test annuel, mais en amont il appartient aux OMLT d'établir tous les mois un rapport très complet à l'autorité en charge de l'instruction. Les indications que nous transmettons sont très détaillées, factuelles, avec une évaluation de la situation pouvant aller jusqu'à une appréciation individuelle des combattants.

Le système ethnique est au coeur du problème. L'ANA doit être neutre ethniquement et pour cela elle doit reproduire toutes les composantes de la population, rendant les recrutements très difficiles. Ainsi, un commandant d'unité et son adjoint doivent obligatoirement être issus de deux ethnies différentes. De ce fait, un élément brillant que nous soutenons ne pourra progresser que si des places sont libres pour son ethnie. Cette situation constitue bien évidemment un frein, mais c'est aussi une garantie de la neutralité de l'ANA. Je crois que, dans le temps, nous pouvons espérer que ces effets soient peu à peu lissés.

J'évoquais l'objectif d'une armée nationale de 260 000 hommes ; il me semble qu'il sera difficile à atteindre sur la seule base du volontariat. La conscription pourrait alors être intéressante mais elle ne règle pas la question sous-jacente de la rémunération des soldats. Les Afghans s'engagent dans l'armée avant tout pour des raisons économiques : si les conscrits sont correctement payés, il n'y aura aucun problème.

Sur les désertions, je crois qu'il faut bien distinguer absences et désertions. Dans la 1re et le 3e brigade, le taux d'absences atteignait ainsi 25 %, incluant les malades, les blessés, les personnels en formation… Seuls 10 % d'entre eux étaient de réels déserteurs. Il faut toutefois se méfier de définitions trop restrictives. Les soldats afghans ont droit à peu de jours de permission par an. Or, leurs familles sont souvent très loin et ils peuvent avoir parfois besoin de cinq jours pour les rejoindre. Ils n'hésitent alors pas à allonger leur permission pour passer du temps auprès de leurs proches.

Il y a des soldats qui passent à la rébellion, mais j'observe que les déserteurs rejoignent assez peu les insurgés ne serait-ce que parce que les gens se connaissent et que les cadres militaires exercent une forte surveillance sur leurs troupes. Il y a un suivi réel et, d'ailleurs, les officiers généraux sont très faciles d'accès, ce qui entretient la cohésion de l'armée.

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