Mon colonel, nous vous remercions pour votre témoignage extrêmement riche. Ces aventures humaines s'inscrivent dans la tradition de nos armées qui ont toujours été engagées dans des opérations de pacification.
Vous avez évoqué la certification délivrée aux régiments afghans. Je me félicite de cet indicateur qui permet de saisir l'évolution de leurs capacités opérationnelles, et ce grâce au travail d'un petit nombre de militaires étrangers. Je mesure l'ampleur de votre tâche car les Afghans sont d'excellents guerriers mais nullement des soldats. Comment vous assurez-vous du maintien dans la durée des capacités des forces certifiées ?
Vous vous êtes félicité de la fidélité des soldats afghans à leur pays. Pourtant, lors de mes déplacements, j'ai eu le sentiment que le système tribal reste très présent, le recrutement de l'armée devant par exemple reproduire exactement la part de chaque tribu dans la population. Cette logique clanique peut-elle empêcher un élément brillant d'accéder à de hautes responsabilités s'il est issu d'une tribu minoritaire ? Est-ce que cela freine l'intégration et l'émergence d'une armée nationale ?
Lors de l'audition hier du chef d'état-major des armées, Françoise Hostalier s'interrogeait sur la proposition du président Karzaï d'instaurer un système de conscription. Le principe me semble positif, mais est-il réaliste ? Au vu de votre expérience, pensez-vous qu'il améliorerait le brassage des tribus ?
J'aimerais enfin vous entendre sur les désertions. Sont-elles encore importantes ? Nous formons des combattants, mais n'y a-t-il pas un risque qu'ils se retournent finalement contre nous en rejoignant les insurgés ?