Madame Coutelle, vous m'offrez l'occasion de vous proposer de rester dans l'hémicycle, puisque nous allons examiner l'organisation du débat public sur les problèmes éthiques et de société, qui passionnent effectivement nos concitoyens. J'en veux pour preuve les réunions que nous organisons pour aborder ces sujets complexes, sensibles et sur lesquels chacun peut avoir une opinion personnelle, forgée sur des convictions et sur un passé vécu.
Le débat public doit, me semble-t-il, effectivement s'emparer de ces questions. La mort ne doit pas faire l'objet de débats purement médicaux ou financiers. La mort est surmédicalisée et a perdu son caractère familial, familier. Elle a perdu ce lien de solidarité essentiel de l'affectif. Nous avons même escamoté la dernière partie de la vie, comme étant apparemment inutile.
Or en dépit de la souffrance et de la douleur, c'est un moment important pour la transmission, l'héritage verbal : beaucoup de mots sont échangés qui apaisent celui qui s'en va et réconcilient avec la vie ceux qui restent et vont devoir affronter l'absence.
Cette proposition de loi s'inscrit dans une architecture plus large, dans une culture bien définie où le plus vulnérable et le plus faible n'est pas considéré comme superflu par rapport à une société qui n'accorderait de valeur qu'à la performance, l'action ou la qualité de la vie.
Comme toutes les lois, celle de 2005 est mal connue et imparfaite.