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Intervention de Nora Berra

Réunion du 16 février 2010 à 9h30
Allocation journalière d'accompagnement d'une personne en fin de vie — Discussion en deuxième lecture d'une proposition de loi

Nora Berra, secrétaire d'état chargée des aînés :

…au titre de l'évaluation de la loi du 22 avril 2005, la proposition de créer une allocation journalière d'accompagnement d'une personne en fin de vie rejoint parfaitement la volonté du Gouvernement, qui a à coeur d'améliorer les conditions dans lesquelles ces personnes vivent ce moment si particulier de leur relation à un parent qui achève son existence.

Nous ne voulons pas, en effet, d'une société qui dénierait aux proches concernés la possibilité d'accompagner la personne aimée jusqu'au terme de sa vie.

Nous ne voulons pas d'une société qui empêcherait de se consacrer pleinement à celle ou celui qui vit ses dernières heures.

Nous ne voulons pas d'une société qui refuserait d'entendre les aspirations légitimes des citoyens qui souhaitent être aux côtés de celle ou de celui qui souffre pour le réconforter et l'entourer de leur affection.

Qui a vécu le bouleversement émotionnel que représente la fin de vie d'un parent sait combien peuvent peser, dans ces moments-là, d'éventuelles contraintes pratiques. Je pense notamment, bien sûr, aux conséquences financières d'un arrêt de travail momentané.

Est-ce là l'idée que nous nous faisons d'une société harmonieuse et attentive à chacun ?

Pourquoi ajouter au chagrin l'inquiétude liée à la situation matérielle ?

Pourquoi entraver le cheminement vers l'acceptation de la perte par des considérations d'un autre ordre ?

Pourquoi ne pas faciliter la disponibilité d'un entourage qui, dans ces moments exceptionnels, n'aspire qu'à se recentrer sur l'essentiel ?

À toutes ces questions, votre proposition de loi apporte des réponses précises et adaptées qui ont reçu le soutien du Gouvernement. Elle constituera un moyen privilégié de mieux exprimer notre empathie en accompagnant à domicile nos proches en fin de vie.

En cela, le Gouvernement relaie le souhait de nos concitoyens eux-mêmes, dont la plupart déclarent préférer mourir chez eux qu'à l'hôpital.

À ce souhait, nous avons l'ardente obligation de répondre.

Certes, la création de cette allocation ne lèvera pas tous les obstacles mais elle permettra de valoriser l'interruption d'activité, que le congé de solidarité familiale rendait déjà possible.

J'y vois également l'occasion de mieux reconnaître le rôle de l'accompagnement par les proches d'une personne qui va mourir. Et nous savons combien comptent les soins prodigués et une présence chaleureuse dans les derniers jours d'une vie.

Plus largement, c'est toute la culture des soins palliatifs que nous devons encore développer dans notre pays.

Il ne s'agit pas simplement d'une question de santé publique, mais également d'une conception exigeante de notre civilisation et de l'avenir qu'ensemble nous voulons inventer.

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