Je voudrais illustrer ce qui vient d'être dit à propos des surcoûts. J'ai visité la semaine dernière, dans les Vosges, le chantier d'un programme de logement social basse consommation, dont le surcoût était évalué à 10 % au total. Sur ce total, la part strictement nécessaire à la basse consommation était minime, le reste étant dû à des prestations supplémentaires de sécurité.
J'aimerais par ailleurs insister sur le fait qu'aucun matériau n'est intrinsèquement plus écologique qu'un autre. Si je reviens sur ce point avec tant d'insistance, c'est que je rencontre sur le terrain des personnes qui, par manque de formation concrète, croient qu'il y existe des matériaux plus « naturels » que d'autres. Cette méconnaissance est d'autant plus à déplorer qu'elle peut présider, non seulement aux choix de matériaux pour construire une maison, mais également aux décisions de subventionner telle ou telle filière. Le bois notamment n'est pas dans tous les cas le matériau le plus avantageux sur le plan écologique. L'objectif de la démarche multicritères aujourd'hui privilégiée est précisément d'éclairer de la meilleure information possible les choix de terrain, sans prétendre qu'il y a des solutions faciles.
En ce qui concerne la formation, le groupe de travail consacré, sous l'égide de Valérie Létard, aux métiers de la croissance verte, et auquel j'appartiens, doit présenter bientôt ses propositions en la matière. D'ores et déjà apparaissent des initiatives de terrain dans ce domaine, qu'elles viennent de la Fédération française du bâtiment, la FFB, de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment, la CAPEB, des industriels ou d'autres, notamment en ce qui concerne la mise en oeuvre des matériaux.
Dans le cadre de ce comité de pilotage installé par Valérie Létard, nous avions d'ailleurs insisté sur la notion de qualité environnementale globale du bâtiment.