Je partage l'appréciation sur l'intérêt et la valeur du Conseil de l'Europe, qui est une institution assez souple et qui a fait avancer des concepts importants. Mais comme Max Gallo, je dirais que si l'on est pour les droits de l'homme, ils ne sont pas pour autant une explication du monde. Nous partageons tous une histoire commune et des principes, mais il ne faut pas commettre l'erreur de croire à l'unicité de nos principes, qui ne sont pas universels. Il ne faut pas se poser en donneurs de leçons sauf à risquer le blocage et l'échec, intellectuels et culturels, dans des sociétés qui ne les partageront pas avant des décennies pour certaines d'entre elles. Attention à notre tentation impérialiste.
Je crois par ailleurs qu'il faudrait réfléchir à l'explosion du nombre de signatures de conventions internationales sur lesquelles nous ne jaugeons pas suffisamment notre capacité à les faire appliquer. Le cas de la culture me semble symptomatique. La culture est un droit de l'homme ; la tauromachie fait partie d'une culture, et cela n'empêche pas certains d'entre nous de vouloir l'interdire. Il faut se méfier des raccourcis et avancer, certes, mais en regardant où l'on met les pieds.