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Intervention de Jacques Remiller

Réunion du 9 février 2010 à 9h30
Convention de partenariat avec l'algérie — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Remiller :

Cet énième soubresaut de l'histoire ne doit cependant pas entacher, sur le fond, la volonté commune de travailler ensemble.

Je vous rappelle que grâce aux nombreuses visites officielles, dont celle du Président de la République et celle du Premier ministre les 21 et 22 juin 2008, la France a pu signer un accord de coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire civile et un accord de coopération en matière de défense.

Par ailleurs, nous ne devons pas oublier que l'Algérie demeure pour notre pays un partenaire commercial de premier ordre. En 2008, la France reste le premier fournisseur de l'Algérie, avec une part de marché qui s'établit à 16,5 %. En douze ans, les échanges entre la France et l'Algérie ont plus que triplé, pour dépasser les 10 milliards d'euros en 2008. L'Algérie est le troisième marché pour les exportations françaises hors pays de l'OCDE, après la Chine et la Russie. Rappelons que la moitié de nos exportations est réalisée par des PME.

La France est aussi le premier investisseur étranger hors secteur des hydrocarbures, et occupe la première place en termes d'emploi. En 2009, 420 filiales d'entreprises françaises étaient implantées en Algérie, soit quatre fois plus qu'en 2005 !

Récemment, nous avons craint la mise en place de mesures protectionnistes par le gouvernement algérien, sans doute poussé par le contexte de crise économique mondiale, mais l'Algérie a finalement mis un bémol à son « patriotisme économique » et s'est rendue à la raison sous la pression de l'Union européenne. Ces soubresauts d'étatisme doivent justement nous faire prendre conscience de l'importance de l'appui de la France dans le processus de réformes économiques vitales pour l'Algérie, en particulier en direction du secteur privé.

Cette convention vise également un partenariat dans le secteur de la formation et des savoir-faire, domaines où ce pays est fortement demandeur. La visite à Alger, le 14 juillet dernier, de M. Yazid Sabeg, commissaire à la diversité et à l'égalité des chances, a lancé de nouvelles pistes de coopération dans le domaine des savoir-faire – technologies de l'information et de la communication, énergies renouvelables – dans la perspective, nous l'espérons, de la prochaine visite en France du président algérien. N'oublions pas que la solidité du rapport franco-algérien au plus haut niveau de l'État, entre les deux présidents, repose aussi et surtout sur l'ancrage de coopération concrète entre les peuples. À ce titre, les échanges dans le domaine culturel, scientifique et technique ont toute leur importance.

Pour être fortement impliqué dans la francophonie, je puis vous assurer que notre langue commune, ce legs de l'histoire, renforce ce « partenariat d'exception » et rapproche nos deux peuples. Mais ce n'est malheureusement pas un acquis, et nous devons veiller, ainsi que le préconise cette convention, à mener des actions qui créent un contexte favorable à l'apprentissage et au renforcement de la langue française. Pour en avoir souvent discuté avec vous, monsieur le secrétaire d'État, nous savons que vous en êtes convaincu et que vous prenez des initiatives en la matière. L'apprentissage d'une langue reposant sur les échanges, il reste à espérer, comme je l'ai dit en préambule de mon intervention, que nous pourrons amender l'accord de 1968 pour permettre une meilleure circulation des personnes entre nos deux pays. J'espère également que cette convention de partenariat donnera un nouveau départ aux initiatives d'avenir comme l'Union pour la Méditerranée ou encore l'Organisation internationale de la francophonie.

Dans ce contexte, à la lumière des nombreux objectifs qui seront bénéfiques pour les deux pays et après le vote – à l'unanimité, me semble-t-il – de la commission des affaires étrangères, le groupe UMP votera en grande majorité en faveur de cette convention, même si je comprends le trouble de certains députés de notre groupe.

Enfin, madame la présidente, mes chers collègues, je veux dire qu'avec ce nouvel élan dans les relations franco-algériennes, nous écrivons peu à peu une nouvelle page du livre qui unit nos deux pays. Insensiblement mais assurément, nous quittons l'émotionnel pour le factuel, sans être oublieux de notre histoire. C'est pourquoi, mes chers collègues, cette convention requiert tout notre soutien. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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