Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Serge Janquin

Réunion du 3 février 2010 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Janquin, rapporteur :

Beaucoup de réponses aux questions posées figurent dans le rapport écrit. Sur le thème de l'unité politique du Soudan, nous sommes convaincus que son maintien aurait été préférable mais d'ores et déjà nous pouvons affirmer que la partition se fera. Ce sera le regrettable échec d'une coexistence noire et blanche dans un même pays, qui aurait représenté un symbole important pour l'Union africaine. Cependant cette unité doit demeurer l'objectif de long terme. Une administration transitoire sous contrôle international serait susceptible d'y oeuvrer mais cela aurait nécessité une réelle implication de la communauté internationale au cours des six dernières années ; il faut déplorer cette défaillance – même si la responsabilité de Khartoum est immense.

Que peut faire la France ? Son implication la plus utile devrait consister à pacifier les frontières avec le Tchad et avec la République centrafricaine. C'est notre intérêt comme celui de ces deux pays et du Soudan lui-même. Tchad et Soudan sont devenus des frères ennemis qui lancent régulièrement des offensives l'un contre l'autre. Il faut sécuriser une frontière qui est aujourd'hui une passoire. De même, la République centrafricaine est victime de l'instabilité que provoque la présence de rebelles dans ses régions frontalières, ce qui compromet tout progrès démocratique dans le pays, alors que les élections approchent.

La question du Darfour est venue « faire écran » aux yeux de la communauté internationale quand la mise en oeuvre du CPA aurait dû constituer la première des priorités.

Dans la relation avec l'Égypte, la répartition des eaux du Nil est un sujet essentiel. Si ce pays a hâté à ce point la conclusion d'un accord avec le Soudan, c'était avant tout pour éviter qu'un État tiers ne revendique sa part de la ressource.

À l'évidence, la partition du Soudan entre Nord et Sud donnera naissance à deux États faillis, non viables : au Sud du fait de l'insécurité constante et de la dramatique pénurie alimentaire ; au Nord par défaut de recettes pétrolières. C'est donc bien l'unité qu'il faudrait préserver ; elle est malheureusement tout près de disparaître.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion