Il est assez rare qu'elle jouisse de la confiance nécessaire pour mener à bien les opérations prévues par le texte que nous examinons. En somme, nous nous apprêtons donc à dire aux jeunes générations qu'elles sont, bien entendu, parfaitement capables de s'engager au service du bien commun et que les conditions réunies leur permettront de réussir, qu'elles sont parfaitement capables d'apprendre quelque chose et d'exercer ensuite leurs responsabilités de citoyens adultes. Voilà qui tranche avec l'habitude répandue de ne parler de notre jeunesse que pour pointer ceux qui sont délinquants, ceux qui ne réussissent pas, ceux qui sortent du système ou s'écartent du droit chemin. Après tout, le dispositif que vous proposez, monsieur le haut-commissaire, offre même à ceux-là une possibilité de découvrir l'engagement et de connaître la grandeur et la noblesse du service d'autrui.
Autre bonne nouvelle, ce texte délivre aussi un message d'exigence. C'est en cela, également, que je trouve qu'il est nécessaire. Il est bon que nos assemblées et le Gouvernement assurent aux jeunes que, s'ils peuvent, bien sûr, s'adapter au monde des adultes et réussir comme citoyen, c'est à certaines conditions et moyennant le respect de certaines règles et exigences auxquelles il est de la responsabilité de chacun de se plier.
Pour terminer, monsieur le haut-commissaire, j'exprimerai deux réserves.
La première porte sur le fait que n'apparaissent pas clairement les possibilités offertes aux jeunes de s'investir dans des contextes à caractère cultuel. (Murmures sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Je n'ignore pas qu'il s'agissait d'éviter que des mouvements sectaires puissent en bénéficier. Vous m'accorderez cependant qu'aucune raison ne justifie que certains mouvements à caractère confessionnel, qui encadrent des jeunes, qui gèrent des paroisses, etc., n'aient pas la possibilité d'accueillir les jeunes effectuant leur service civique. Un dispositif de nature à leur offrir cette possibilité doit pouvoir être trouvé.