Madame la présidente, monsieur le haut-commissaire, mes chers collègues, il est bien naturel que je souhaite m'associer à cette belle initiative, qui vise à créer un grand service civique, offrant à nos jeunes l'occasion de développer leur sentiment d'appartenance à la collectivité nationale, riche de nos valeurs républicaines, et d'y consacrer, de façon volontaire et raisonnée, leur temps, leur talent et leur envie de partage.
L'esprit de cette loi est non seulement d'offrir une cohérence et une lisibilité accrues à l'ensemble des dispositifs existants, mais surtout de redonner du sens aux notions d'engagement, d'intérêt général et de citoyenneté. Je suis heureux que cette noble ambition soit issue d'une initiative parlementaire, qui rejoint les objectifs du Gouvernement.
Cet engagement civique au service de l'intérêt général peut se décliner dans les domaines sociaux, environnementaux, humanitaires ou culturels. Mais je suis pour ma part également soucieux du domaine économique. J'ai le plaisir et l'honneur de présider l'établissement public UBIFRANCE, l'Agence française pour le développement international des entreprises. Parmi ses missions, les pouvoirs publics lui ont confié la gestion et le développement du volontariat international en entreprise. En ce moment même, 6 300 jeunes, femmes et hommes, portent haut nos couleurs dans 140 pays. Accueillis dans les représentations de nos entreprises à l'étranger – grands groupes et PME – qui cofinancent ce programme, ils découvrent le monde et ouvrent des marchés à l'heure où nous nous battons pour relancer notre économie.
Ces volontaires assurent par leur action une mission d'intérêt général : la promotion et la valorisation des entreprises françaises à l'étranger. Ils apprennent nos valeurs auprès d'hommes et de femmes, nos expatriés et français de l'étranger, qui les guident et les accompagnent.
Cette aventure humaine, unique, fait d'eux des citoyens français ouverts sur les autres cultures et prêts à défendre nos valeurs dans un monde qui se complexifie et se globalise. Comme nombre d'entre vous, je vois beaucoup de ces volontaires lors de mes missions à l'étranger et je trouve chez eux de l'énergie, des idées, et, comme l'a si bien dit Mme Greff, des envies. Je suis fier et – pourquoi ne pas le dire ? – souvent ému de les voir si jeunes et si impliqués, prêts à transmettre, à créer, à partager.
UBIFRANCE a piloté plus de 25 000 missions VIE depuis la création de la formule en 2000. Nous fêterons ses dix ans le mois prochain. Le Gouvernement a placé ce dispositif au coeur des politiques de l'emploi par son intégration dans le mécanisme de la taxe d'apprentissage. De plus, il contribue très nettement à l'insertion professionnelle des jeunes diplômés, puisque environ 70 % des volontaires sont embauchés directement à la fin de leur mission par l'entreprise qui les a accueillis.
Je souhaite et j'estime essentiel que cette formule, issue du génie français, soit pleinement incluse dans le champ du service civique.
Le civisme du XXIe siècle doit reprendre les fondamentaux que nous connaissons tous sans se couper de notions modernes que sont l'insertion et la compétitivité de nos entreprises. Ce n'est pas incompatible.
Un jeune qui intègre la vie professionnelle en contribuant à placer haut le pavillon du savoir-faire français dans le monde, au sein d'une communauté humaine, cela me semble bien correspondre à l'objectif que nous nous fixons.