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Intervention de Christian Vanneste

Réunion du 4 février 2010 à 9h30
Service civique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Vanneste :

Le service national apparaît à beaucoup comme ce moment privilégié où les Français de tous horizons venaient précisément vivre ensemble, partager un projet commun et donner de leur temps personnel à la communauté nationale. C'était un de ces rites d'initiation fondateurs du sentiment d'appartenance, rites durant lesquels la complémentarité devient ressemblance. Plus la démocratie et la République ont gagné, plus elles ont exigé ce don de soi, égalitaire et universel. Aussi est-ce avec une certaine nostalgie – une nostalgie quelque peu amnésique car l'institution était devenue essentiellement masculine et de moins en moins égalitaire avec le temps – que l'on regarde aujourd'hui la place vide. Le service civique serait donc chargé de la remplir afin de viser à nouveau les objectifs du service national : d'abord celui de brasser les personnes, de réaliser une véritable mixité sociale ; ensuite, celui de permettre à toute une génération d'accomplir ce rite du don sans lequel il n'y a pas de véritable communauté ; Enfin, celui de servir, en les apprenant, les valeurs de la République.

Mais là commencent les difficultés.

La première est de taille : le service civique ne pourra, dans le meilleur des cas, qu'être proposé à quelques dizaines de milliers de personnes pour une classe de 750 000 jeunes dont 600 000 seulement pourront être concernés. Le service civique ne peut donc être obligatoire, parce que nous n'en avons pas les moyens. J'avais souhaité pour ma part qu'il le soit pour tous ceux qui postulent un emploi public statutaire. Je regrette de ne pas pouvoir défendre l'amendement correspondant à cette proposition, en raison de l'article 40. Il faut noter que le système italien, dont Luc Ferry a vanté le succès, comprend un avantage de points pour les concours d'accès à la fonction publique.

Le service civique doit être rigoureusement distingué du bénévolat. Celui-ci est l'occasion pour une personne généreuse de servir une cause qui la passionne. Le bénévolat est personnel, il n'est pas nécessairement citoyen. Le service civique est un échange symbolique entre un citoyen et la cité : il doit reposer sur un engagement, concentré dans le temps et l'espace, imposant des contraintes, notamment celle de travailler et de vivre avec des Français venus d'autres horizons. Ce n'est pas la même chose de participer gratuitement à l'entraînement d'une équipe de foot, le week-end, dans un quartier de la ville qu'on habite, même si le but est l'insertion, et d'aller pendant six mois dans une autre ville participer, avec toute une équipe, à une campagne contre l'illettrisme.

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