Madame la présidente, monsieur le haut-commissaire, mes chers collègues, en politique comme dans beaucoup d'autres domaines, ce n'est pas l'idée qui compte, mais sa mise en oeuvre. Le service civique est une excellente idée ; sa mise en oeuvre est difficile, voire périlleuse.
C'est une excellente idée qui cherche à répondre à l'angoissante question de l'intégration sociale. À force de n'être composée que d'individus économiquement complémentaires, passant d'une famille de plus en plus éclatée à une vie de travail de plus en plus nomade, à aucun moment notre société ne suscite ce sentiment d'appartenance auquel Mme la rapporteure est justement attachée, ni ne répond au besoin de solidarité, de sorte que ses membres sont tentés de trouver refuge dans toutes sortes de communautarismes de substitution.
Michèle Alliot-Marie jugeait récemment la question de l'unité nationale plus fondamentale que celle de l'identité nationale. S'interroger sur le fait de savoir qui nous sommes révèle plus une inquiétude qu'une certitude. L'important, aujourd'hui, est peut-être davantage de savoir ce que nous avons envie de faire ensemble, et si nous en avons encore envie.