Quoi de plus noble, quoi de plus formateur, quoi de plus généreux que de donner du temps aux autres pour des missions d'intérêt général reconnues prioritaires pour la nation ?
Je partage l'avis de notre rapporteure quand elle insiste sur la notion d'engagement volontaire. Les jeunes ne doivent pas devenir les bénéficiaires passifs d'un nouveau dispositif. Ils ne doivent pas subir le service civique, mais au contraire devenir acteurs de leur propre réussite. Pour cela, le dispositif doit être attractif et donner envie au plus grand nombre de s'y engager.
Une attention particulière devra être apportée à celles et ceux qui, lors de la journée d'appel de préparation à la défense, révèleront des difficultés à lire, écrire et compter.
C'est pourquoi il est important de souligner que le service civique doit promouvoir la mixité sociale dans le cadre d'une véritable solidarité active. Je suis assez favorable à l'idée de rassembler les jeunes volontaires, au moment de leur engagement, pour un temps commun de formation « civique » ou « citoyenne ». Comme le souhaite notre rapporteure pour avis, il pourra leur être rappelé à bon escient l'importance des missions de défense, de sécurité civile ou de prévention, quelque peu oubliées après la suppression du service militaire.
Dans son discours au Congrès, le Président de la République a souligné combien les parents avaient peur pour l'avenir de leurs enfants. « Pourquoi l'avenir est-il à ce point vécu comme une menace et si peu comme une promesse ? », s'est-il interrogé. Il est vrai que l'ampleur du chômage des jeunes ne peut que générer inquiétude et incertitude. Les 16-25 ans, diplômés ou non, « galèrent » souvent de longs mois pour trouver un premier emploi. J'ai la conviction que les six à douze mois de service civique leur permettront de mieux ouvrir les portes de l'insertion professionnelle, avec un moral retrouvé et du coeur à l'ouvrage.
Certes, tous les jeunes n'auront pas envie de passer par le service civique pour démarrer dans la vie active. Tant mieux pour ceux qui décrochent rapidement un contrat après leur apprentissage ou leur formation universitaire. Mais ceux qui auront fait le choix du service civique bénéficieront d'un encadrement de qualité, d'une rémunération, d'une couverture sociale et de la validation des trimestres pour la retraite. Autant de facteurs qui garantissent aux jeunes une formation par l'expérience et une valorisation du service civique sur leur CV, « sur la première ligne », avez-vous dit, monsieur le haut-commissaire.
L'Agence du service civique, créée sous forme de GIP par un amendement du Gouvernement, jouera un rôle de premier plan pour les orientations stratégiques, la gestion des agréments et le soutien financier de l'État. Ses missions de contrôle et d'évaluation nécessiteront un suivi régulier. Au Parlement d'y veiller.
Le service civil volontaire créé en 2006 n'a pas connu, comme plusieurs collègues l'ont rappelé, le succès escompté. Mais il existe un certain nombre de dispositifs anciens, qu'il faudra pérenniser à côté du nouveau service civique. Je pense au volontariat international en administration, au volontariat international en entreprise, au volontariat de solidarité internationale ou encore au service volontaire européen. La dimension internationale de l'engagement citoyen est indispensable.