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Intervention de Bruno Bourg-Broc

Réunion du 4 février 2010 à 9h30
Service civique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Bourg-Broc :

Madame la présidente, monsieur le haut-commissaire, mesdames les rapporteures, mes chers collègues, la question dont nous débattons aujourd'hui est primordiale pour l'avenir de notre jeunesse, de notre cohésion sociale, mais également de nos valeurs républicaines.

Depuis la suspension du service militaire en 1997, la recherche de son équivalent en tant que facteur d'intégration sociale, culturelle et républicaine est toujours d'actualité. Suite à la crise des banlieues de 2005, notre majorité a voté en 2006 la loi pour l'égalité des chances instituant un service civil volontaire.

Un peu moins de quatre ans plus tard, le constat est unanime : ce service civil volontaire n'est pas suffisamment attrayant ni adapté à ses objectifs. Trois raisons à cela : un manque flagrant d'information et de visibilité ; un manque de reconnaissance ; une absence complète de valorisation de l'expérience ainsi acquise.

Il est donc nécessaire, et il est de notre devoir, de faire évoluer ce texte. Que recherchons-nous exactement ? L'engagement de l'individu au service de la société et de l'intérêt général, ainsi que l'engagement du jeune citoyen au service de la nation.

L'objectif est d'apprendre le vivre-ensemble au sein de la même République, de transcender les individualismes, de promouvoir l'ouverture aux autres, de respecter les différences, mais également de s'en enrichir. Aujourd'hui, la transmission des valeurs civiques se perd et, pour qu'elles reprennent une place essentielle dans notre société, il faut que chacun ait la volonté de participer à un projet collectif. Le désir des nouvelles générations de s'engager au profit d'une action ou d'une cause qu'elles considèrent noble et juste ne cesse de croître. L'État doit les aider à réaliser les projets correspondant à leurs aspirations et s'avérant, de surcroît, utiles pour les autres. Nous devons enrayer – autre aspect de ce texte – la crise du sens, cette perte des repères qui affecte notre jeunesse, en apportant une réponse claire : permettre à chacun de nos concitoyens de trouver la place sociale qui lui revient.

Le texte qui nous est proposé a pour ligne directrice la formation à la citoyenneté, avec l'apprentissage du civisme sans lequel l'intégration est impossible. Le service civique doit aider à l'intégration des jeunes, sans laquelle il ne saurait y avoir d'insertion de l'individu au sein de la société qui l'entoure.

Le service civique sera consacré à des missions d'intérêt général qui permettront de favoriser l'engagement en créant ou en renforçant des liens entre des personnes qui n'auraient sûrement jamais eu l'occasion de se rencontrer.

L'engagement des jeunes, à travers ce dispositif réajusté, sera récompensé par une attestation et pourra être mis en avant sur un CV : c'est une excellente chose. Cet engagement sera reconnu et valorisé : c'est ce qu'en attendent les jeunes qui souhaitent mettre en pratique les valeurs républicaines de civisme, pour promouvoir activement le lien social, pour répondre à un besoin de solidarité.

Nous proposons d'accroître les échanges intergénérationnels et de redécouvrir les vertus de la solidarité. Ce brassage ne peut-être que bénéfique, car nos jeunes d'aujourd'hui accordent une grande importance à la relation qu'ils entretiennent avec leurs aînés, lorsqu'ils prennent conscience de son bienfait.

C'est pourquoi l'encadrement du service civique – à travers une indemnisation, la signature d'un contrat, des aménagements prévus pour les étudiants – répond clairement à l'attente des jeunes. Les responsabiliser à la citoyenneté, au devoir de défense nationale, leur inculquer la conscience citoyenne, voilà ce qui est en jeu. En ces temps de cette crise majeure qui touche l'ensemble de la jeunesse française, il est de notre devoir de lui redonner confiance par le biais de dispositifs permettant aux jeunes de prendre conscience qu'ils sont utiles à la société dans laquelle ils vivent.

À terme, le service civique doit s'intégrer dans le parcours de tous les jeunes. Implicitement, cet objectif pose la question du service civique obligatoire, qui, à juste raison, n'est pas proposé aujourd'hui. Le bon fonctionnement de ce dispositif est lié à votre totale implication, dont je ne doute pas un instant, monsieur le haut-commissaire, dans la mise en oeuvre de ce texte. Le volontariat est une bonne chose pour le moment car il faut un délai de mise en route. Dans les années à venir, il incombera à la future Agence du service civique de soumettre au Parlement l'éventualité de le rendre obligatoire si les objectifs fixés sont atteints.

Oui, ce texte est primordial pour redonner confiance à notre jeunesse, en lui montrant qu'elle a une place importante dans le fonctionnement de notre société et de nos institutions. Il est également primordial car la cohésion sociale et nationale doit être le fer de lance de nos décisions, pour le bien de notre société. Enfin, il est primordial car il nous offre l'occasion de réaffirmer nos valeurs républicaines que sont la citoyenneté, le civisme, le volontariat et l'aide apportée aux autres. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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