Madame la ministre, nous sommes étonnés d'avoir découvert le programme de stabilité de la France pour 2010 à 2013 dans la presse. Il est tout de même curieux qu'au moment où nous examinons un collectif budgétaire, nous découvrions dans la presse que vous êtes allée à Bruxelles pour annoncer ce que vous avez appelé un programme de stabilité qui, après décodage, se révèle l'annonce d'une politique de rigueur. Je comprends bien que la proximité d'échéances électorales vous incite à ne pas divulguer à la représentation nationale les éléments de votre politique d'austérité future qui va peser sur les ménages, mais comme marque de respect et de revalorisation de la fonction du Parlement, on a tout de même connu mieux.
Notre amendement vise à supprimer le bouclier fiscal, cette disposition insupportable. Nous y sommes opposés par principe. Nous ne vous lâcherons pas sur cette question. Certes, on aurait peut-être pu comprendre un tel dispositif dans une période où la croissance était encore assez nettement positive, mais il en va différemment en période de crise économique majeure. Les Français ont déjà prouvé qu'ils étaient capables de consentir à des efforts. Cependant les efforts doivent être partagés. Or comment leur demander d'admettre la fiscalisation des indemnités journalières et le déremboursement accru des dépenses de santé alors même que vous continuez à défendre le bouclier fiscal et que l'on assiste à un certain nombre de dérives majeures ?
À ce sujet, nous n'avons pas fini d'entendre parler et d'évoquer l'affaire Proglio. Nous apprenons aujourd'hui que nous avons commis une erreur en lui demandant de ne pas cumuler ses deux salaires puisqu'il a pris sa retraite de chez Véolia et, finalement, il percevra plus que ce qu'il aurait eu avant.