Certains de nos collègues de la majorité semblent avoir manqué deux épisodes. (Sourires.)
Le premier s'est joué il y a un peu plus d'un an, quand nous avons auditionné en commission des finances le président de la Fédération bancaire française, accompagné de sa directrice générale. Il s'agissait alors de M. Pauget, qui était par ailleurs directeur général de Crédit agricole S.A. M. Pauget se trouvait déjà dans une position difficile, puisque le Crédit agricole avait subi une dépréciation d'actifs – c'est-à-dire, en fait, une perte – de 7 milliards sur le marché des crédits hypothécaires américains.
Mais les responsables du réseau du Crédit agricole ne sont pas restés les bras ballants comme la majorité. Qu'ont-ils fait ? Ils ont débarqué M. Pauget. Et comment l'ont-ils remplacé ? pas en envoyant un chasseur de têtes parcourir les grandes écoles de commerce ; ils ont choisi pour lui succéder le directeur général d'une caisse régionale du Crédit agricole. Cela montre bien que le bon sens, que le Crédit agricole avait quelque peu perdu, lui est revenu !
Le second épisode a eu lieu lorsque nous avons auditionné l'an dernier en commission des finances les directeurs généraux et les présidents des grands réseaux bancaires. Nous avions alors pu constater que ces dirigeants, en particulier ceux des caisses d'épargne et des banques populaires, « plombées » par la tragique affaire de Natixis, s'attendaient de la part du monde politique, notamment des députés – et en particulier ceux de la commission des finances –, à des sanctions très rudes. Or, aujourd'hui, c'est tout juste si on leur passe le gain de crin sur le dos ! À vrai dire, ce serait plutôt un gant de velours ! (Sourires. – Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)