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Intervention de Jean-Yves Le Bouillonnec

Réunion du 3 février 2010 à 15h00
Questions au gouvernement — Logement social

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Le Bouillonnec :

M. le secrétaire d'État chargé du logement et de l'urbanisme vient de nous apprendre une grande nouvelle : il n'y a plus de crise du logement ! Pourtant, la Fondation Abbé Pierre a présenté lundi son quinzième rapport, un véritable acte d'accusation à l'égard du Gouvernement. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

Fidèle à votre stratégie libérale et à votre approche mercantile de l'habitat, vous avez annoncé, la semaine passée, la vente de 40 000 logements sociaux par an. Lundi dernier, à la Fondation Abbé Pierre, les réactions hostiles qui ponctuaient vos propos signifiaient qu'aucun acteur du logement n'accepte désormais vos dérobades et vos perpétuels effets d'annonce.

Ce matin encore, vous avez vanté les 4,7 milliards d'euros que l'État débloquerait pour le logement social cette année. Ces dépenses ou ces « non-recettes », déjà inscrites dans le budget 2010, confondent scandaleusement les subventions directes, en diminution constante, et les autres dispositifs sur la taxe foncière, le taux réduit de TVA ou les prêts de la Caisse des dépôts. Ce n'est pas de l'argent en plus pour le logement social ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Les vraies questions demeurent. L'État veut-il engager immédiatement des crédits permettant la construction de logements très sociaux ? Veut-il investir dans la construction de ces logements pour éviter de dépenser un million d'euros chaque jour pour l'hébergement en hôtels ? Veut-il mettre un terme au scandale des logements vacants ?

Les budgets de l'État « ne vont pas exploser donc il faut trouver de l'argent ailleurs », avez-vous dit l'autre jour. Trouver de l'argent ailleurs, vous le faites déjà : baisses successives du budget pour la construction de logements sociaux ; pillage des fonds des sociétés de crédits, du 1 % (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe SRC.) ; menaces de prélèvements sur les bailleurs sociaux ; banalisation du livret A.

Actuellement, ce sont les collectivités qui pallient cet abandon de l'État. Si vous ponctionnez leurs recettes, vous serez responsables de l'aggravation de la crise du logement. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

On connaît la formule : lorsqu'on aide les plus modestes c'est de l'assistanat…

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