En vous écoutant, monsieur le ministre, je pensais à Balzac ou à Alexandre Dumas, et je vous voyais, un crayon derrière l'oreille en train de faire les comptes. Avec tout le respect que je vous dois, vous êtes un « petit bras », pour reprendre une expression que vous avez utilisée, vous êtes ce personnage du Comte de Monte-Cristo qui entasse ses pièces au fond de sa boutique. Vous êtes le chef comptable de l'épicerie Sarko & Co (Sourires), où vous gérez au jour le jour la descente aux enfers – mais pas pour tout le monde : uniquement pour les petites gens. Pour les autres, ça fait « gling-gling » puisque vous veillez à ce que les piécettes rentrent dans la caisse.
La situation de nos finances publiques est suffisamment dramatique pour ne pas épiloguer, comme vous l'avez fait. Contrairement à ce que vous dites, on ne peut pas faire confiance au Gouvernement. Tout à l'heure, vous avez déclaré : « Personne ne peut douter de la détermination du Gouvernement à redresser les finances publiques ». Mais non : vous n'avez pas cette détermination, car chaque nouvelle détérioration constitue un point d'appui pour remettre en cause le contrat social, en particulier celui issu de la période de la Résistance. Vous taillez, par exemple, dans l'enseignement supérieur qui voit son budget de fonctionnement diminuer de 124 millions d'euros.
En face de moi est assis Bernard Debré, qui me fait penser au virus H1N1 dont il nous a protégés par la clairvoyance de ses propos. Souvenez-vous : il nous parlait de 2 milliards jetés par la fenêtre ! Et pendant ce temps-là, monsieur le ministre, vous nous amusez avec des histoires à dormir debout.