Cette situation est donc particulièrement inquiétante ; or je ne crois pas que ce projet de loi de finances rectificative soit de nature à apaiser ces inquiétudes. J'y reviendrai.
Le deuxième sujet est évidemment le grand emprunt – puisqu'il porte toujours ce nom. On sait qui en eut l'idée et ce qu'en fut la genèse. On en doit le projet à l'un des collaborateurs du Président de la République, venant duquel l'adjectif « grand », mon cher collègue Brard, ne doit pas nous surprendre, puisque ce collaborateur voit toujours tout en grand : les conseils qu'il donne, les discours qu'il écrit, les références qu'il fait citer par ceux qui prononcent ces discours, enfin cet emprunt. On sait qu'il fut profondément déçu par le montant de 35 milliards d'euros qui fut décidé, et dont il espérait qu'il serait au moins trois fois plus élevé, afin de justifier le qualificatif. Je le répète, il voit tout en grand : ses conseils, l'endettement, voire parfois – pardonnez-moi si je vous choque – sa propre rémunération, sur laquelle il faudra tout de même s'interroger un jour, eu égard à la valeur ajoutée qu'il apporte à la conduite des affaires de notre pays. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Quoi qu'il en soit, il s'agit de quelqu'un qui compte – bien qu'il n'ait aucun compte à rendre à qui que ce soit, puisqu'il ne jouit d'aucune légitimité propre. En effet, nous lui devons en grande partie le projet de loi de finances rectificative dont nous débutons l'examen aujourd'hui : sans grand conseiller, nous n'aurions pas connu le grand emprunt, ni, probablement, ce texte, au demeurant plutôt modeste.