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Intervention de Jean-Michel Ferrand

Réunion du 20 janvier 2010 à 10h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Michel Ferrand :

Les Balkans donnent toujours lieu à des débats extraordinaires. Il y a deux ans, je m'interrogeais sur le devenir du Kosovo et aujourd'hui les motifs de scepticisme ne manquent pas : les progrès économiques du Kosovo sont inexistants, il n'y a qu'une économie souterraine ; en l'absence d'indépendance de jure, l'incertitude pèse sur les conséquences d'une future décision de la Cour contestant la légalité de l'indépendance du Kosovo, notamment pour les pays l'ayant déjà reconnu ; contrairement à ce qu'a dit le Président, l'indépendance du Kosovo a eu des conséquences négatives : elle a été utilisée comme prétexte par les Russes pour reconnaître notamment les républiques d'Ossétie et d'Abkhazie, bientôt ce sera la Moldavie…

Je me demande pourquoi on veut faire éternellement payer à la Serbie le fait d'avoir cru les démocraties occidentales en 1914 qui encourageaient l'existence d'une « grande Serbie ». A cet égard, ces dernières ne sont pas étrangères à l'attentat de Sarajevo qui permettait de déstabiliser les empires centraux.

S'il est vrai que les Serbes ont des responsabilités dans les événements récents, on ne peut pas leur reprocher perpétuellement de ne pas parvenir à capturer Ratko Mladic. La ferme opposition des Pays-Bas à la candidature serbe à l'adhésion à l'Union européenne s'explique par leur volonté de faire oublier leurs propres responsabilités dans la situation passée. Si j'approuve les propos de M. Dérens sur le rôle moteur que doit jouer la Serbie dans la région, en revanche, je ne partage pas la vision angélique de M. Beslay sur le Kosovo : si les troupes occidentales se retiraient, les choses risqueraient fort de se dégrader.

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