Je préside le groupe d'amitié France-Serbie. Les Balkans ont connu l'effet boomerang de la chute du mur de Berlin, dont nous nous étions pourtant réjouis. Dans quatre ans seront célébrés les cent ans de la première guerre mondiale. Si l'histoire n'est pas un éternel recommencement, la « poudrière » des Balkans demeure un problème majeur qui doit être abordé dans toute sa complexité.
Tous les Etats des Balkans sont candidats à l'adhésion à l'Union européenne en raison d'intérêts à court ou moyen terme selon les cas. Parallèlement, la Russie est très présente. Le paradoxe de la situation peut se résumer ainsi : l'Union européenne cherche à attirer des Balkans consentants tandis que les Russes, grâce à l'arme énergétique, disposent d'une influence considérable. L'ONU et les Etats-Unis ne peuvent pas régler le problème balkanique. Il convient donc de favoriser une solution équilibrée, qui ne soit pas seulement européenne et tenant compte des populations. Par ailleurs, on peut s'interroger sur la priorité que pourraient accorder certains Etats à l'adhésion à l'OTAN au détriment de l'Union européenne.
Je poserai plusieurs questions : peut-on parler de manque de coopération de la Serbie avec le tribunal international dès lors qu'aucune obligation de résultat ne lui a été imposée ; reprocherait-on à la CIA son manque de coopération pour n'avoir pas encore capturé Ben Laden comme l'avancent les autorités serbes ? Quel est l'état du déploiement d'EULEX au Kosovo ? Initialement, le Kosovo y était réticent tandis que la Serbie paradoxalement y était favorable. Enfin, la saisine de la cour internationale par la Serbie au sujet du Kosovo illustre t-elle la volonté serbe de traiter cette question par la voie diplomatique ?