Je commencerai par un peu d'histoire en remontant à 1980, qui a été une année terrible pour Denain et le Denaisis puisqu'elle a signé l'arrêt de mort de la sidérurgie : la grande usine ferme et 20 000 emplois directs et indirects disparaissent. Les années suivantes, la population a diminué de 10 000 habitants.
Depuis trente ans, depuis cette funeste année 1980, la ville est abandonnée, délaissée, oubliée. Les conséquences vous les connaissez : taux de chômage record, taux de RMIstes encore plus élevé – cette ville a souvent été qualifiée de capitale française du RMI, titre dont elle se passerait bien volontiers –, fermeture des commerces, et j'en passe.
Aujourd'hui, et c'est la raison de mon interpellation, une vaste zone de quatre-vingts hectares, située quasiment en centre-ville, à quelques encablures des rues principales, est abandonnée dans un état effroyable, les sous-sols étant truffés de trous, de caves où se trouvaient les anciens équipements d'Usinor.
Denain, vous le savez, a beaucoup apporté à la France et, après trente ans d'oubli, il est temps d'agir, d'autant que ces friches occupent une grande surface et sont remarquablement bien situées – elles longent l'Escaut sur 2 000 mètres. En outre, il existe une desserte ferroviaire et un réseau autoroutier à proximité.
Tous les partenaires veulent se mobiliser – la ville, l'agglomération, Voies navigables de France, la chambre de commerce –, mais, vous l'avez compris, rien ne sera possible si l'État n'intervient pas massivement aux côtés des partenaires. C'est donc un appel au secours que je lance aujourd'hui pour sortir Denain de l'oubli. Je souhaite savoir quelles sont les aides envisagées par l'État pour réparer le crime qui a été commis sur cette région en 1980.