Monsieur le commissaire général, l'emprunt souscrit a-t-il bien pour objet la croissance du PIB marchand ? Nous avons besoin non seulement de croissance mais d'« hypercroissance ».
Alors qu'il apparaît que 50 % de la croissance mondiale aura pour origine le développement des technologies du numérique, j'ai été surpris de constater le peu d'importance attribué à la modernisation de l'outil pédagogique français. Comme vous le savez, nous sommes très en retard : en 2009, 27 500 titres d'ingénieur ont été décernés en France, pour 600 000 en Chine. La modernisation du modèle éducatif français est donc bien l'enjeu de la croissance.
La révolution de la pédagogie que provoque le numérique entraîne l'augmentation de la motivation des jeunes, de leur concentration et de leur participation. Pour la première fois, les enseignants transforment leurs méthodes pédagogiques : leur traditionnel face-à-face avec les élèves est remplacé par un travail à côté d'eux, sur projet. Il résulte de cette modernisation, encourageante, de notre modèle scolaire un accroissement de la productivité et de la qualité de la pédagogie française. Je rappelle que la France n'est actuellement qu'en 69ème position dans le classement au test TOEFL – Test of english as a foreign language ! L'apport du numérique aux méthodes pédagogiques a aussi des répercussions en matière de lutte contre l'échec scolaire, notamment dans les quartiers défavorisés. Eu égard à son impact sur la formation de nos jeunes, notamment dans les disciplines scientifiques, nous sommes étonnés que sa part au sein des crédits que vous gérez ne soit pas plus importante.
Enfin, vous êtes-vous bien assuré, monsieur le commissaire général, de l'équilibre entre acteurs du secteur privé et du secteur public dans la composition des comités d'engagement des organismes gestionnaires ? Ayant été moi-même successivement fonctionnaire et chef d'entreprise, j'ai pu vivre le choc culturel du passage de l'un à l'autre.