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Intervention de François Pupponi

Réunion du 27 janvier 2010 à 15h00
Lutte contre les violences de groupes — Article 3 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi :

Nous étions, avant le début de la discussion de ce texte, en commission des lois, où M. le ministre de l'intérieur était auditionné. Il a lui-même vanté l'intérêt d'une telle réforme, expliquant qu'il ne pouvait pas être présent en séance aujourd'hui parce que le texte était défendu par le secrétaire d'État à la justice.

Il devrait y avoir une logique dans l'intervention du Gouvernement. J'avoue cependant perdre un peu mon latin sur le Grand Paris.

Il y a le « Grand Paris » de M. Hortefeux, qui s'arrête à la petite couronne.

Il y a le « Grand Paris » de M. Christian Blanc qui traite du métro sur la petite couronne, Paris et la grande couronne.

Il y a le « Grand Paris » du Président de la République, qui va jusqu'au Havre.

Ici, il s'agit du mode d'intervention des pouvoirs publics sur la région capitale, qui est la région Île-de-France.

Chacun le sait – et le ministre en parlait tout à l'heure –, la délinquance a évolué. Auparavant, elle allait de Paris vers la banlieue. Elle vient maintenant principalement de la banlieue vers Paris, et l'examen des statistiques des personnes interpellées à Paris lors d'actes délictueux commis prouve qu'elles viennent pour la plupart de banlieue. On pourrait d'ailleurs faire des statistiques plus pointues pour savoir quel pourcentage vient de la banlieue la plus éloignée : elles montreraient, j'en suis convaincu, qu'un certain nombre de personnes commettant des actes délictueux sur Paris viennent de la partie de l'Île-de-France située au-delà de la petite couronne.

En tant qu'élu d'un département limitrophe de la Seine-Saint-Denis, je peux témoigner que les délinquants connaissent parfaitement les limites d'intervention de la police ; ils passent de la Seine-Saint-Denis au Val d'Oise et vice-versa. S'ils ont commis un délit en Seine-Saint-Denis, il leur suffit de faire quelques mètres pour se retrouver dans le Val d'Oise. Ils ne pourront ainsi être interpellés immédiatement, car la police ne peut sortir de son périmètre d'intervention. La logique voudrait que, s'il doit y avoir une police du Grand Paris, elle puisse intervenir sur l'ensemble du territoire francilien. Les délinquants ne connaissant pas les frontières, il n'y a aucune raison de créer des frontières fictives pour les policiers qui doivent arrêter ces délinquants.

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