Prenons le domaine, ô combien sensible, des transports. Le transport ferroviaire est désormais essentiellement sous propulsion électrique.
Dans le secteur routier, monsieur le ministre d'État, vous avez proposé l'objectif de deux millions de véhicules électriques. Je m'en réjouis car c'était l'une des conclusions d'un rapport de 2004 sur la voiture du futur. Rappelons que ces deux millions de véhicules nécessitent le potentiel de production d'un EPR nouveau et dédié.
La sécurité des réseaux passe donc par une maintenance de ce qui existe et par des investissements visant à une augmentation renforcée des capacités, à une évolution des systèmes, à une innovation qui tienne compte des changements de production et de consommation, des pics en particulier.
Quelles réponses doit-on apporter ? Il y a deux niveaux : le grand réseau de transport à très haute tension – les fameux 400 000 volts en France, dits « autoroutes de l'électricité » – ; et le réseau de distribution qui est la toile d'araignée locale gérée par ERDF.
Le grand réseau est confié à RTE. Je tiens à souligner l'efficacité de cette récente entité issue d'EDF, sa maison mère. Son rôle est difficile car il y a instantanéité entre la production et la consommation : il n'existe pas de stockage d'électricité.
Par nature instable, l'équilibre doit cependant être toujours obtenu. Dans le centre de régulation de Saint-Denis, la tension ne s'exerce pas que sur les câbles. Le personnel, du président à l'agent de ligne, est remarquable. Son excellence est d'ailleurs reconnue sur le plan international, aux États-Unis comme sur d'autres continents, et l'Association européenne des gestionnaires de réseau en témoigne.
RTE est innovant, c'est ce que je veux retenir. Cependant, sa mission devient cependant de plus en plus difficile. Il faut développer les interconnexions avec nos voisins pour le maillage européen, gage de sécurité d'approvisionnement, car nous importons de plus en plus et nous exportons aussi, fort heureusement.
Monsieur le ministre d'État, le Gouvernement envisage-t-il d'intervenir dans les décisions d'investissement sur le réseau RTE et sur le réseau ERDF ? Dans quel sens et avec quels moyens ?
S'agissant des interconnexions avec l'Europe, il subsiste des interrogations. Qu'en est-il de la ligne Catalogne transfrontière ? Qu'en est-il de la ligne non construite vers l'Aragon et de l'indemnisation qui avait été exigée ? Qu'en est-il des lignes vers l'Italie, l'Allemagne, la Suisse, la Belgique ?
Qu'en est-il des câbles sous-marins vers la Grande-Bretagne d'une part, et vers les États anglo-normands qui ne sont pas en Europe, certes, mais qui attendent ce type de connexion ?
En dehors de ces réseaux européens, il faut développer notre réseau national. C'est là une démarche de solidarité, de partage social entre les sites de production les plus sûrs, les moins chers et les plus écologiques, c'est-à-dire les centrales nucléaires et hydrauliques…