… sans que le groupe en soit jamais puni.
Les réseaux conduisent à se poser plusieurs questions.
La première est celle de la séparation patrimoniale. Le Gouvernement a évacué ce sujet de débat parce que cela aurait fait perdre de leur valeur à des entreprises telles que GDF-Suez ou EDF. Mais la schizophrénie n'en demeure pas moins à l'intérieur de ces entreprises où l'on ne fait pas forcément les bons choix au service de l'intérêt général du fonctionnement du réseau.
Il y a aussi la question de l'articulation entre un réseau national et des schémas régionaux. Comment trouver la cohérence ? Comment mettre en oeuvre des dispositions à l'échelle régionale en cohérence avec un réseau national et européen ? Je suis extrêmement sceptique. Nous aurons un débat là-dessus dans le cadre du Grenelle II, mais je me demande si on n'est pas encore en train d'inventer un texte qui ne servira à rien et qui, en tout état de cause, ne trouvera pas sa propre cohérence dans le fonctionnement des réseaux.
La question de l'équilibre a été très bien évoquée, et de façon technique, par mon collègue Jean-Claude Lenoir, qui connaît par coeur ces choses-là. Oui, le réseau d'électricité doit être équilibré, il faut qu'il y ait autant d'électrons qui entrent que d'électrons qui sortent. Mais cela revient à faire une gymnastique très compliquée en permanence : on ne peut donc pas prendre des initiatives sauvages, sans arbitrages coordonnés. Il faut une meilleure régulation, un meilleur contrôle de tous ceux qui s'occupent de produire de l'énergie. Il est vrai que c'est difficile quand il s'agit de production d'énergie intermittente. Cela étant, je ne ferai pas le procès de l'éolien ou du solaire sans rappeler que le nucléaire a, lui aussi, quelques défaillances. Le fait que nous ayons cinquante-huit jours d'importations d‘énergie alors que nous n'en avions que six en 2008 n'est pas un titre de gloire !