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Intervention de Raymond Durand

Réunion du 27 janvier 2010 à 15h00
Débat sur la sécurité des réseaux d'approvisionnement en électricité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaymond Durand :

Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, mes chers collègues, ces dernières semaines, tout un chacun l'aura remarqué, il a fait froid, et même très froid.

La consommation d'électricité s'en est ressentie, au point de culminer à des niveaux historiquement hauts.

Ainsi, la consommation française a atteint le record des 91 000 mégawattheures, et ce n'est pas dérisoire puisque les régions PACA et Bretagne ont vécu plusieurs jours sous tension.

La région Ouest, grâce à sa grande vitalité économique et démographique, est en évolution constante, ce qui se reflète dans sa consommation d'électricité, en augmentation de 2,7 % par an, soit plus que la moyenne française, qui est autour de 1,2 %.

Quant à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, elle est fragilisée par l'absence d'artère de secours, qui fait que tout incident, toute vague de froid intense, peut engendrer des coupures, surtout dans l'est de la région, à l'extrémité de cette péninsule électrique.

Ainsi, le 21 décembre, un tiers des habitants de cette région ont été privés d'électricité, RTE ayant opéré des délestages afin de ne pas mettre en péril l'approvisionnement électrique de l'ensemble de la région.

Une question simple mais pourtant fondamentale se pose alors : pourquoi, en période de grand froid, l'approvisionnement dans les zones sensibles de l'Ouest et du Sud-Est pourrait-il atteindre ses limites ?

Les causes d'un approvisionnement structurellement sous tensions sont multiples. J'en dénombrerai quatre.

Premièrement, nous le rappelons, la particularité de la source énergétique électrique est qu'elle ne se stocke pas. Il revient donc au gestionnaire qu'est, en France, RTE de s'assurer à tout instant de l'équilibre entre l'offre et la demande en électricité. Ce délicat équilibre est une condition nécessaire de la sécurité globale de notre approvisionnement.

Deuxièmement, du fait de l'importance des interconnexions internationales, la sûreté des réseaux français dépend aussi des gestionnaires des pays voisins. La panne du 4 novembre 2006 l'a démontré ; à cette date, plus de quinze millions de foyers européens et français ont été plongés dans l'obscurité suite à un incident sur le réseau de transport d'électricité allemand.

Troisièmement, si l'ensemble du territoire français semble correctement maillé au regard des exigences de sûreté, il reste à réaliser des investissements dans les réseaux de transport d'électricité pour décloisonner les péninsules électriques. Nous avons parlé de la Bretagne et de PACA.

Il reste aussi à réaliser des investissements de distribution pour enfouir les lignes. C'est en effet une protection qui aurait été utile lors de la tempête Klaus de 2008 qui a touché le Sud-Ouest et laissé les foyers plusieurs jours sans électricité et, bien souvent, sans chauffage. Enfin, des investissements sont à réaliser dans certaines interconnexions européennes, notamment avec l'Espagne.

La quatrième et dernière cause spécifique à la France que je voudrais mettre en exergue, c'est le gourmand chauffage électrique.

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