, suppléant M. Patrick Ollier, président de la commission des affaires économiques. La gestion quotidienne des réseaux est devenue un « art » difficile. La sécurité d'approvisionnement de nos industries et des ménages repose parfois sur des situations exceptionnellement tendues. De plus, des accidents ou des défaillances humaines sont toujours possibles : un événement ponctuel ou une opération apparemment anodine peut avoir des conséquences très lourdes si elle est mal conduite, par un effet domino dévastateur.
Je rappellerai simplement pour mémoire la panne géante de novembre 2006, qui a touché plus de 15 millions de foyers en Europe. Cette panne avait pour origine un simple délestage inapproprié par un opérateur allemand.
Deux années plus tard, la foudre, en s'abattant sur une ligne de 400 000 volts, privait d'électricité 1,5 million d'abonnés dans le Var et les Alpes-Maritimes. Encore plus récemment, le 21 décembre dernier, dans cette même région, un accroissement de la demande par une journée de grand froid a fragilisé les installations au point d'imposer une coupure d'un peu moins de deux heures à 2 millions de foyers.
Pour tenir compte de tels événements, les investissements à consacrer aux réseaux doivent porter à la fois sur la prévention, c'est-à-dire l'entretien et la maintenance, et les capacités à toujours mieux réagir aux ajustements de la demande, après, bien sûr, l'avoir maîtrisée.
Dans ce contexte, il peut se révéler improductif de trop solliciter les réseaux. À cet égard, nous devons nous poser la question des conséquences de l'accès des énergies renouvelables à ces réseaux, énergies au demeurant globalement nécessaires, sur lesquelles nous avons pris des engagements partagés.
Le droit d'accès reconnu aux producteurs de ces sources d'énergie, les contrats de raccordement dont ils disposent s'agissant de productions non maîtrisables car aléatoires par nature, les font injecter dans les réseaux des puissances unitairement modestes. Cette donnée complique la tâche des gestionnaires de réseaux. On lit ainsi dans la PPI, programmation pluriannuelle des investissements, 2009-2020 que le caractère très variable de la production d'énergie éolienne pose un problème à RTE.