Nous serons un peu en avance par rapport à 2020. Nous devons encore travailler sur des points particuliers : à savoir les filières professionnelles. Au-delà de notre propre équipement, c'est, en effet, un enjeu de compétitivité mondiale. Il faut stabiliser le système pour qu'il n'y ait pas, à un certain moment, des bulles qui se retournent contre les opérateurs, comme nous l'avons récemment constaté en Espagne, pays ami proche. Nous avons besoin de réseaux intelligents, de deux piliers énergétiques, d'interconnexions et, surtout et en priorité, de la réduction des besoins énergétiques. Telle est la stratégie de la France.
Nous assisterons peut-être, dans les mois qui viennent, à une nouvelle donne, mais bien malin, quels que soient les bancs, celui qui sait ce qui se passera ! La stratégie du Grenelle a consisté à s'orienter le plus rapidement possible vers des voitures décarbonées de mass-market. Dans ce domaine, il existe les très hybrides et les électriques intégrales par recharge ou par changement de batterie. L'ensemble de la chaîne maintenant en marche, l'unité de production de batteries dans les deux technologies au monde – lithium-ion et polymère – la mise en place de réseaux d'infrastructures de recharge par changement de batterie ou par recharge accélérée, les décisions prises par les industriels et les aides fiscales votées par ce Parlement conduiront à une très rapide électrification du parc automobile français. Nous n'en connaissons pas la vitesse, mais cela introduira une donnée nouvelle que nous devrons intégrer à 15, 35 ou à 5 %.
Je citerai un dernier point sur lequel nous travaillons, monsieur Cochet, celui de l'introduction massive des énergies renouvelables dans le réseau et, donc, de la gestion d'une énergie intermittente par rapport à une énergie qui ne l'est pas. J'ai eu l'occasion de voir récemment à RTE la mise en place des premiers systèmes de gestion à distance de réseaux et d'informations permettant de parvenir à un équilibre.
Telle est la situation de notre sécurité énergétique.
Permettez-moi, même si ce n'est pas essentiel, de rectifier une erreur ou approximation de votre part concernant les lignes à très haute tension et leur enfouissement. Contrairement à ce que vous avez indiqué et sous bénéfice d'inventaire, la France est le troisième pays au monde en matière d'enfouissement de lignes à très haute tension, après le Japon.