Votre remarque, vous en conviendrez, était quelque peu excessive.
Le deuxième point – et je ne comprends pas la raison pour laquelle vous ne l'avez pas évoqué – concerne le phénomène de l'intelligence dans les réseaux. Nous faisons face, aujourd'hui, à la révolution numérique. Il est, par conséquent, indispensable que nous financions l'intelligence dans les réseaux. En effet, dans vingt ans, on ne trouvera rien de plus bête que de se contenter d'appuyer sur un bouton permettant, quelle que soit la forme d'énergie, de faire appel à un mode de production un peu éloigné, et ce en temps réel et en situation standard. C'est une décision majeure dont vous savez qu'elle peut modifier les appels de charges de l'ordre de 50 à 60 %. Des travaux sont d'ailleurs réalisés par l'équipe de Jean Therme à Chambéry sur un tout petit ensemble qu'est la batterie « lithium-ion ». On sait très bien que l'« appel de vie », c'est-à-dire le nombre de fois où l'on peut la solliciter, est totalement dépendant du moment et de la puissance de la sollicitation. Ainsi, les systèmes de stockage intermédiaire et de gestion de réseaux, d'intelligence dans les réseaux, dans la domotique sont vitaux. C'est la stratégie française.
Troisième aspect : la sécurité réside dans la diversification des approvisionnements. Il n'y a pas un modèle unique, dominant à imposer à tous et pertinent à 100 % de la journée, de l'année. Et, monsieur Cochet, vous êtes en retard d'une guerre dans ce domaine. La France a décidé – et vous l'avez voté – d'équilibrer son modèle entre l'énergie traditionnelle, qui est renouvelable par la biomasse, l'hydraulique et le nucléaire pour l'essentiel, et le développement d'énergies locales. Je me permets de vous rappeler, monsieur Cochet, que nous faisons actuellement face à une surchauffe dans cet accroissement et non à une difficulté ! L'installation photovoltaïque française – le solaire français, en général – est aujourd'hui la plus nerveuse d'Europe. Nous enregistrons environ 5 000 conventionnements par mois, donc plus que l'intégralité du parc installé en 2007 ! L'explosion s'avère ainsi tout à fait considérable. Notre véritable responsabilité publique, quels que soient les bancs, est de disposer d'une recherche suffisante et des capacités industrielles pour éviter tout appel à une importation massive de produits venant de très loin et sur la qualité desquels les appréciations peuvent diverger. Nous devons disposer de filières professionnelles françaises et européennes très performantes. Tel est notre enjeu ! Nous avons, de ce point de vue, et vous étiez quelque peu en responsabilité, « loupé » la filière professionnelle de l'éolien.