Monsieur le président, mesdames, messieurs les parlementaires, ce sujet est à la fois français, européen et mondial. Même si notre système est finalement bien organisé, plutôt abondant et sécurisé dans un pays qui n'a pas connu de choc climatique particulièrement important, il est toutefois vital à l'échelle de la planète, et donc des grandes filières professionnelles. En effet, la moitié des êtres humains n'ont pas accès à l'énergie et l'autre moitié disposent d'un modèle énergétique qu'il conviendra de faire évoluer le plus rapidement possible en s'orientant vers des énergies locales. Tout le monde comprendra que la géothermie, la biomasse pour les uns, le vent pour certains, le soleil pour d'autres, sont des énergies locales. Nous constatons, et c'est nécessaire et heureux, un mouvement général du monde en faveur des énergies locales durables. Cela n'autorise pas, pour autant, à brader ce qui existe, à ne pas s'intéresser à la performance générale des modèles et des systèmes que l'on peut modifier à la marge dans leur équilibre, sans tomber dans certaines positions de principe qui me paraissent excessives.
S'agissant, premier point, de la consommation énergétique, nous sommes – et c'est une décision nationale, collective, unanime – en faveur de la réduction des besoins énergétiques et, donc, de la réduction de la consommation d'énergie. Ce problème n'est pas nouveau, monsieur Cochet, puisqu'il a tout de même vingt ans ! Tout le monde sait qu'il est préférable de réaliser des économies et les énergies sont des économies. J'observe qu'il a fallu attendre 2005 pour que soit adopté un texte contraignant en matière d'utilisation globale des énergies dans le bâtiment, alors que les réglementations intérieures étaient indicatives, et que l'on avait laissé construire annuellement, en France, 600 000 à 700 000 bâtiments aux taux de consommation de l'ordre de 300 kilowattheures par an et par mètre carré. Cela nous pose d'ailleurs aujourd'hui un problème majeur. Cette majorité et ce Gouvernement ont proposé, et cela a été voté à l'unanimité, des mesures extrêmement restrictives en matière de consommation. Sous le gouvernement Jospin, il n'y avait pas de contrainte, c'est aujourd'hui le cas avec la RT-2005 et l'obligation, votée en 2009, de diviser par quatre les émissions de CO2avec application progressive en 2011, puis en 2012. Sur ce point, il n'y a pas matière à lancer des anathèmes. Nous avons collectivement intérêt à réduire nos consommations énergétiques. C'est vrai dans le bâtiment, quelle que soit sa forme, c'est vrai dans les activités économiques, industrielles et agricoles. Il en va de l'intérêt de tout le monde. C'est même un élément de notre compétitivité et de notre pouvoir d'achat. Il n'y a donc pas de désaccord sur ce point, si ce n'est que je considère simplement que vous êtes dans le rôle du donneur de leçons qui a oublié de faire le travail quand il était en situation !