Autrement dit, place aux assurances et aux banques pour faire des retraites un marché.
Le choix est clair : ou poursuivre ce qui a échoué avec les réformes de MM. Balladur et Fillon, ou mettre à contribution ceux qui peuvent et doivent payer, tels les richissimes groupes du CAC 40.
Dans le premier cas, cela s'est déjà traduit par l'allongement de la durée des cotisations des salariés et par une baisse des pensions de 20 %. Dans l'autre hypothèse, le financement pérenne des retraites pourrait être garanti : 150 milliards d'euros de produits financiers échappent à tout prélèvement. Or un prélèvement de 1 % représenterait 1,5 milliard d'euros pour la sécurité sociale.
Taxer les stock-options, comme le recommandait en 2007 la Cour des comptes, rapporterait 3 milliards d'euros. Ce même rapport s'interrogeait sur la nocivité des exonérations sociales patronales qui représentent 30,6 milliards d'euros pour les comptes sociaux.
En outre, augmenter de 1 % les salaires, ce sont 3 milliards d'euros de cotisations en plus. Enfin, une véritable politique de l'emploi bonifierait la sécurité sociale puisque 100 000 emplois, c'est 1,3 milliard d'euros de cotisations en plus.
Quand on cherche, on trouve, monsieur le ministre. Vous l'avez fait si promptement en faveur des banquiers !
Cette conquête de civilisation – le droit à la retraite pleine et entière à soixante ans – peut être garantie durablement et la revalorisation des pensions est, elle aussi, possible puisque l'argent existe. C'est une question de choix politique et de justice sociale. Êtes-vous prêt à relever ce défi ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)