Monsieur le secrétaire d'État chargé des transports, comme vous le savez, notre pays possède trois radiales ferroviaires. Elles sont toutes indispensables à l'activité économique française mais l'une d'entre elles, la ligne dite POLT, Paris-Orléans-Vierzon-Limoges-Toulouse, a une double utilité incontestable : d'une part, elle constitue un élément majeur dans la politique d'aménagement du territoire par le fait qu'elle irrigue quatre régions, trente-deux départements, sept grandes agglomérations et dessert plus de 3 millions d'habitants ; d'autre part, elle répond à l'impératif de limitation des gaz à effet de serre qui réclame d'accorder une priorité très claire et très forte au développement des transports par rail, que ce soit pour les voyageurs ou pour le fret, et de changer d'échelle pour agir plus efficacement.
Précisons que les deux autres radiales, vers Lyon et vers Bordeaux, sont déjà saturées. Autrement dit, il n'y a pas concurrence entre ces axes mais totale complémentarité, d'autant plus que l'électrification de la transversale Nantes-Lyon, renforce la pertinence de la ligne POLT.
L'existence des projets de lignes à grande vitesse vers Bordeaux ou encore d'une deuxième ligne vers Lyon ne modifie en rien cette approche en termes de complémentarité. Mieux, chacune de ces lignes, en se renforçant et se modernisant, offrirait à la France un maillage territorial particulièrement performant permettant de multiplier nos échanges économiques.
La ligne POLT, outre son intérêt sur le long terme, offre un avantage sur le court terme : son matériel et ses infrastructures peuvent être modernisés dans des délais extrêmement rapides et à un coût relativement peu élevé par rapport à la création de lignes à grande vitesse. Des gains de temps importants sont susceptibles d'être obtenus sur l'ensemble de la ligne et un matériel confortable peut être mis en place, à l'instar des rames TGV reliant actuellement Brive à Lille et qui connaissent un succès remarquable.
Élus, collectivités, associations et syndicats se mobilisent pour défendre la pertinence de cette ligne. La SNCF vient ainsi de proposer le lancement d'une démarche d'analyse la concernant. Sans attendre, monsieur le secrétaire d'État, je vous demande d'ouvrir de nouveaux crédits, qui viendront compléter ceux, trop faibles, déjà prévus dans les contrats de projet État-région, puis d'inscrire dans le cadre du bilan à mi-parcours du Grenelle de l'environnement ou du Grenelle 2, ou dans tout autre programme de développement, les crédits nécessaires à la modernisation complète de la ligne POLT dont l'existence et le développement sont indispensables à nos territoires, à la préservation de notre environnement et à l'économie de la France.