Ma première question est sans doute politiquement incorrecte, mais ne s'est-on pas trompé dans la réorientation de l'aide publique au développement enclenchée ces vingt dernières années ? La part de l'aide consacrée à l'agriculture et aux infrastructures agricoles est tombée de 17 % à 3,7 %.
Parallèlement, alors même que le PIB des États croissait, le nombre de personnes malnutries dans le monde a augmenté, et c'est dans les zones rurales des pays en voie de développement que les populations souffrent le plus de malnutrition. On a moins consacré à l'agriculture, au risque d'affaiblir la sécurité alimentaire. Devant le risque d'opposition agricultureclimat, qu'on a entrevu à Copenhague, ne faut-il pas revoir les « fondamentaux » en visant d'abord à assurer la sécurité alimentaire et, ce faisant, agir sur le climat ? Un rapport de la FAO indique que la production de biocarburants pourrait augmenter de 90 % dans les dix ans à venir. Quel regard portez-vous sur toutes ces questions ?