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Intervention de Christine Lagarde

Réunion du 20 janvier 2010 à 13h45
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi :

Je souhaite moi aussi au président de la Commission, à son rapporteur général et à ses membres une très bonne année.

Je voudrais vous présenter quelques éléments macro-économiques s'inscrivant dans le contexte de la révision du taux de croissance et d'un certain nombre d'autres chiffrages à laquelle nous avons procédé, sur l'effet attendu de l'investissement dans les secteurs d'avenir dans les années qui viennent et sur la taxation exceptionnelle des bonus des opérateurs de marché.

D'abord, comme vous pourrez le constater à la lecture des graphiques figurant dans le dossier qui vous a été remis, en 2009, la récession aura duré moins longtemps en France qu'aux États-Unis et dans les autres pays de la zone euro ; la sortie de crise y est plus rapide.

La consommation des ménages français a également résisté ; tel n'a pas été le cas dans tous les pays. Cela est probablement dû aux mesures de relance et d'allégements fiscaux, mesures qui ont été ciblées plus précisément sur ceux des ménages dont nous savions que la capacité de consommation l'emporterait sur la tentation – fréquente en période de crise – de l'épargne.

Vous pouvez constater, sur un autre graphique, que nous révisons à la hausse la prévision de croissance pour 2010 : 1,4 % au lieu de 0,75 %. Ce quasi-doublement, qui correspond très précisément au consensus de place, est fondé sur plusieurs éléments.

Il est d'abord fondé sur les prévisions d'une augmentation de la consommation de 1,4 %.

Il prend aussi en compte une très légère reprise – une hausse de 0,6 % – de l'investissement du secteur privé. C'est très clairement sur ce point que nous devons faire porter l'essentiel des efforts de notre politique économique : les derniers éléments du plan de relance et certaines des mesures au titre du « grand emprunt » y contribueront. Si la reprise n'est pas plus forte, c'est que, de façon générale, la reconstitution des carnets de commandes n'est pas encore significative ; de plus, notamment durant les derniers mois, les entreprises, au rebours de leur stratégie d'endettement de 2009, ont d'abord voulu se désendetter.

L'investissement des entreprises publiques qui, en 2009, a été prépondérant pour atténuer la décroissance subie par notre économie, serait pratiquement stable en 2010 à un niveau élevé : – 0,3 % en 2010, après + 4,3 % en 2009.

Nous avons considéré que, si l'évolution du commerce extérieur en volume ne pèserait pas sur notre économie, elle n'aurait pas non plus d'effet particulièrement positif. La légère augmentation actuelle de la demande adressée à la France nous permet de l'espérer.

Nous avons opté pour une hypothèse de 1,2 % d'inflation. C'est aussi celle que la Banque centrale européenne a formulée lors d'une conférence de presse tenue il y a quelques jours, les facteurs d'inflation sous-jacente étant très contenus et très maîtrisés.

Enfin, autres éléments essentiels pour la préparation du présent projet de loi de finances rectificative, nous avons retenu un taux de change entre l'euro et le dollar quasi-statistique, de 1,48 – nous ne procédons pas à des prévisions ou estimations en la matière – et un cours du pétrole brut de 77 dollars le baril.

Nous avons été aussi amenés à réviser notre prévision en matière d'emploi salarié. L'évolution reste négative : en 2010 l'économie française continuera à détruire de l'emploi. En revanche, cette évolution négative s'améliore – si j'ose dire…

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