Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Philippe Cotis

Réunion du 19 janvier 2010 à 17h00
Commission des affaires sociales

Jean-Philippe Cotis, directeur général de l'INSEE :

Les enquêtes internationales sur le bonheur révèlent que les Français, comme d'ailleurs les Italiens, ne sont pas aussi heureux qu'on pourrait l'attendre, ce qui s'explique en partie par le fait que le « capital social » est moins élevé dans les pays latins que dans les pays du Nord – lesquels se placent précisément en tête du classement relatif au bonheur. Il va de soi que ces résultats n'empêchent nullement que chacun ait une estimation plus favorable de son propre bonheur personnel.

Une bonne partie des recommandations du rapport Stiglitz sont valides quels que soient la situation culturelle ou le niveau de développement des pays. Il existe, en effet, certains invariants permettant de définir les politiques publiques. Il existe aussi, cependant, des différences de niveau de revenus qui empêchent d'appliquer partout toutes les problématiques. Surtout, la fragilité de l'appareil statistique de certains pays, notamment de ceux qui ne comptent pas parmi les émergents, ne permettra pas de fournir les données nécessaires. La partition entre les pays que j'esquissais se définit donc surtout en termes de faisabilité. Pour les pays pauvres, l'important est aujourd'hui d'abord de disposer d'informations de base fiables, ce qui n'est pas encore toujours le cas.

Pour ce qui est des bassins d'emploi, je tiens à préciser que le nouveau recensement nous permet de disposer de nombreuses informations sociales localisées. Nous pouvons ainsi calculer le revenu disponible brut par tête au niveau régional, les taux de pauvreté au niveau départemental – en utilisant les sources fiscales, puis en valorisant les prestations sociales reçues. Nous pouvons également calculer le revenu disponible – c'est-à-dire la somme du revenu d'activité et des transferts reçus – sous forme localisée. Nous souhaiterions élargir le champ de ce travail, en prenant également en compte le revenu de solidarité active, l'allocation personnalisée d'autonomie et des prestations destinées à l'enfance, afin de pouvoir compléter les informations localisées sur les revenus. Il s'agit là de chiffres départementaux, calculés à partir des fichiers de gestion des conseils généraux. Nous avons entrepris, à cet égard, la construction d'une maquette intégrant la liste des bénéficiaires et les taux de couverture. À l'échelle communale, nous disposons de la distribution des revenus fiscaux et de l'emploi localisé. Un effort important est donc engagé pour disposer d'informations à l'échelle locale.

Sur la souffrance au travail, un rapport élaboré à la demande du ministère du travail par Philippe Nasse, malheureusement décédé depuis, donnera lieu à des enquêtes systématiques sur la souffrance au travail.

Enfin, je n'ai pas de réponse à la question posée sur l'auto-évaluation des personnes.

Pour conclure, j'ajouterai que, si l'INSEE peut sembler être une grosse machine, nous ne nous employons pas moins à faire avancer les choses.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion