Une bonne politique sociale suppose une bonne connaissance de l'ensemble des données, qu'il s'agisse des revenus directs ou indirects. On voit bien que la redistribution n'apporte pas toujours le bien-être attendu à ceux qui en bénéficient. Elle n'en apporte aucun à ceux qui n'en bénéficient pas et qui en conçoivent un sentiment de frustration. La difficulté est donc bien de définir la classe moyenne.
Il convient également de prendre en compte des critères territorialisés – le niveau adéquat en la matière est, me semble-t-il, le bassin d'emploi, qui est un bassin de vie sur un territoire.
Par ailleurs, l'auto-évaluation des capacités joue un rôle dans le bien-être des individus. Souvent, en effet, les personnes touchées par un licenciement ou un reclassement, qui ont des compétences mais pas nécessairement des qualifications, ont tendance à sous-évaluer leurs possibilités.
Quant à la mesure de la souffrance du travail, elle n'est pas forcément liée aux revenus.
Il faut, enfin, rappeler que les critères statistiques ont aussi leurs limites et que certains de ces critères peuvent être discriminatoires. Ainsi, les petits villages isolés sont défavorisés, par exemple pour ce qui concerne le prix de l'eau. Ne créons pas, avec de nouveaux critères d'évaluation, de nouvelles distorsions entre les différentes catégories de personnes.