La crise que nous venons de traverser a montré que le régime social français, jugé très coûteux, a été un formidable amortisseur social. Comme le rappelle souvent le président Méhaignerie, le salaire en lui-même ne veut pas dire grand-chose si ne sont pas prises en compte toutes les prestations indirectes.
Nos déficits sociaux ayant littéralement explosé, nous serons appelés tôt ou tard à prendre des décisions sur l'une ou l'autre des prestations, mais le faire à l'aune d'éléments de comparaison, notamment internationaux, sera très intéressant. Il est, en effet, terrible d'entendre dire qu'il y a moins de chômeurs dans tel ou tel pays que chez nous, alors qu'on ne compte pas la même chose, ou que les revenus français sont trop imposés par rapport à ceux d'autres pays, alors que notre régime permet aux personnes imposées de payer moins de cotisations d'assurance maladie. En outre, les choses sont complexes, car la question de la qualité de vie renvoie à celle du stress et aux garanties dont bénéficient, ou pas, les personnes. En France, une personne ayant perdu son emploi a une meilleure qualité de vie qu'aux États-Unis, par exemple. Votre travail nous sera donc très utile.
Il est vrai que le PIB est un indicateur de production non parlant. Vous avez raison : ce qui compte, c'est un indicateur sur la capacité de consommation.
Je vous encourage à aller vite sur tous ces sujets, car vos études et les comparaisons avec des pays étrangers constitueront un outil fabuleux pour notre travail.