Tout d'abord, il est très dommage que notre assemblée n'ait pas adopté cette disposition en ce qui concerne les praticiens hospitaliers. Mais ce serait encore pire si nous n'adoptions pas celle-ci, qui concerne les directeurs d'hôpitaux. Car s'il fait bien son métier – et nous pensons qu'il le fait bien –, un directeur connaît son hôpital de A à Z, il en connaît tous les dispositifs, ses richesses, ses points forts comme ses points faibles. Grâce à une connivence objective avec le directeur de l'agence régionale de santé, il lui est aussi parfaitement possible d'« assécher » le fonctionnement d'un service, arguant que le chef de service ou le chef de pôle n'est pas…(Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Mes chers collègues, c'est à croire que vous ne savez pas comment fonctionne un hôpital. Nous sommes un certain nombre à avoir exercé au sein d'un hôpital et nous savons que, quand un praticien hospitalier rejoint le secteur privé, cela peut se traduire par un transfert de compétences ou un transfert de clientèle, mais que, quand il s'agit du directeur, cela peut signifier le transfert de la moitié, si ce n'est des deux tiers de l'hôpital, le transfert de la stratégie de l'hôpital. (Exclamations et rires sur les mêmes bancs.)
Je ne sais pas si le délai de cinq ans est le bon. Mais quoi qu'il en soit, cette mesure de protection est beaucoup plus importante pour le directeur de l'hôpital. Celui-ci, à la limite, peut faire ses classes dans le public et, une fois qu'il aura bien appris à gérer, aller dans le privé. Voilà.