À ce stade de la discussion, il faut rappeler que l'hôpital public n'est pas une entreprise au sens du droit privé.
Le médecin est un soignant, non un producteur de soins. Or avec la tarification à l'activité, je crains fort qu'on n'entre dans une course aux pratiques à l'acte, qui se développeraient alors de manière exponentielle sur le marché du soin.
Le directeur d'hôpital ne peut pas être un patron au sens managérial du terme. Certes, il sera chargé de vérifier les objectifs et les moyens des contrats pluriannuels. Mais l'hôpital public n'est pas une entreprise métallurgique ni sidérurgique ni encore une entreprise du CAC 40.
Quand on parle de sciences humaines, on ne peut pas raisonner en termes d'équations mathématiques. Quand on s'occupe de l'être humain, et notamment du malade, un n'est pas égal à un, on ne peut pas parler qu'en termes de marges brutes, de marges nettes, d'excédents bruts, d'exploitation et de besoin en fonds de roulement. À cet égard, je pense que votre expérience professionnelle ne peut que conforter en vous la même conviction, madame la ministre.
Vous nous dites vouloir recruter des directeurs du secteur privé au motif qu'il y aurait des dysfonctionnements énormes dans l'hôpital public : l'hôpital public, ce grand mal, comme la fonction publique et les fonctionnaires !
Vous pensez que recruter des personnes issues du secteur privé ne peut avoir que des vertus. La crise financière qui nous frappe a pourtant montré que certains patrons du privé n'avaient pas bien géré leur boutique !