Même si je vous entends parfois reconnaître la valeur du service public, chers collègues de droite, vous mettez toujours le privé en avant : le privé peut tout ; il peut mieux, plus fort ! C'est cette conviction que vous mettez en oeuvre dans les lois que vous votez depuis 2002, et plus encore depuis 2007.
Nous, nous estimons que des pans entiers de l'activité sociale et économique doivent rester au service public. Comme l'a dit Jean Mallot, l'hôpital n'est pas une entreprise. Les entreprises citoyennes, cela existe, je le reconnais, mais le but premier d'une entreprise privée, c'est de faire du profit. Celui de l'hôpital, c'est de soigner. Qu'il doive le faire en essayant de gérer au mieux, de ne pas gaspiller, nous en convenons, mais je suis très choqué lorsque l'on érige le profit en critère de référence. Et lorsque j'entends parler d'intéressement, j'avoue que cela me glace, car de telles notions ne peuvent s'appliquer à l'hôpital !
Dans ce contexte, le directeur, qui sera tout-puissant dans le domaine médical et dans celui de la gestion, ne doit pas arriver à l'hôpital, dont il va conduire seul la destinée, en ayant oublié le sens du service public. Nous examinerons notamment un amendement de Mme Fraysse dont l'objectif est de préciser que ce doit être un fonctionnaire pour qu'il ait chevillée au corps cette notion de service public qui est indispensable à la réussite de l'hôpital, indispensable pour que celui-ci soit un endroit où les gens viennent pleins d'espoir, pour se soigner, et d'où ils repartent en bonne santé ! Nous espérons donc, madame la ministre, que vous allez nous rassurer.