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Intervention de Thierry Mariani

Réunion du 8 décembre 2009 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Mariani :

L'aide française, contrairement à celle des États-Unis, est facilement quantifiable car elle touche des effectifs restreints, notamment parmi les officiers. Notre objectif est de constituer un réseau de militaires formés par nos soins, mais celui-ci reste encore inexistant. Le premier diplômé d'Épidote envoyé à Saint-Cyr a finalement été affecté à un poste très subalterne ; peut-être n'avons-nous pas eu la main heureuse, à moins qu'il ait fait l'objet d'un traitement discriminatoire.

Le Pakistan met systématiquement en avant l'ouverture de sept ou huit consulats indiens en Afghanistan. Il est certain que l'Inde a engagé de très gros crédits de coopération civile en Afghanistan, sans commune mesure avec les nôtres, en expliquant qu'elle cherche seulement à contribuer à la stabilité nationale. Elle a renforcé sa présence, notamment dans le secteur des constructions de routes. Elle annonce 500 millions de dollars d'investissements, mais sa stratégie semble plus défensive qu'offensive.

Les États-Unis ont commencé par fortement critiquer Hamid Karzaï pour ensuite le réhabiliter. Sur ce point, leur stratégie à long terme mériterait d'être clarifiée.

Les Américains mettent aussi l'accent sur la formation. Le problème est essentiellement financier : tant que le soldat afghan ne sera pas payé convenablement – ce qui coûtera toujours moins cher qu'un soldat occidental –, il ne pourra être fidélisé. Les forces afghanes sont de valeurs très variables : en Kapisa, certaines unités montant en première ligne sont bien formées et encadrées par des officiers compétents. Mais ce n'est pas la règle dans toute l'armée afghane, qui, globalement, manque de culture de l'engagement : on entre dans l'armée comme on signe un contrat à durée déterminée, sans prendre conscience que l'on a des obligations et le rôle de la gendarmerie, là-bas, n'est pas d'aller chercher les déserteurs !

Hormis le fonds dont j'ai déjà parlé, chaque ONG suit du début à la fin l'utilisation des aides, ce qui est d'ailleurs une source de conflit permanente avec les autorités locales. Des graines, de l'engrais ou du petit matériel agricole sont très faciles à suivre puisqu'ils sont achetés à l'étranger, transportés par nos soins puis distribués dans les villages. Une partie est peut-être revendue par les agriculteurs, ce qui est difficilement contrôlable, mais il est certain que l'argent a été dépensé pour la destination prévue.

Je n'ai pas l'impression que le terrorisme ait reculé ces derniers temps. Mais de vrais progrès ont été enregistrés à Kaboul et dans d'autres grandes villes, où la vie reprend progressivement son cours. Il faut penser aussi à toutes les écoles qui ont été rouvertes.

Pour la santé, outre l'enveloppe du ministère des affaires étrangères et européennes, il convient de prendre en compte les crédits de l'AFD, à partir desquels sera financée la deuxième aile de l'hôpital Mère-enfant de Kaboul, opération de plusieurs millions d'euros menée en collaboration avec la fondation de l'Agha Khan.

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