La mentalité des hommes dépend de plusieurs facteurs. Leur environnement familial joue : ceux qui ont des filles, notamment, se disent beaucoup plus sensibles à ce sujet que ceux qui n'en ont pas. Une meilleure ouverture d'esprit permet aussi d'aller plus vite dans l'apprentissage de l'égalité. Enfin, un manager de haut niveau, dirigeant une grosse équipe qui avance sur le terrain de la performance grâce à l'égalité et à la mixité sera beaucoup plus ouvert qu'un manager n'ayant jamais encadré de femmes.
Au départ, on s'amusait de notre dispositif, mais ce n'est plus le cas car la direction générale l'a porté et a organisé des formations démontrant que la tolérance, l'égalité et la diversité font progresser l'intelligence, la créativité et la performance. Il faut de la contrainte, à travers les processus de ressources humaines, de la sensibilisation, à travers des formations, et de l'évaluation des performances par le biais d'audits.
L'idéal est de rendre les collaborateurs heureux une fois qu'ils ont accepté et admis la contrainte. Des managers qui avaient participé à notre « soirée électrochoc » nous ont indiqué qu'ils avaient promu des femmes et qu'ils les trouvaient performantes. Je m'interroge toutefois sur la mise en place de quotas car si notre conseil d'administration est très féminisé – à hauteur de 26 % –, notre comité exécutif ne comporte aucune femme et notre plan de relève ne permettra pas de parvenir à la parité dans cinq ans. Je préfère toutefois les changements digérés aux changements imposés, l'évolution des états d'esprit à l'imposition par la loi.