Elles en ont tellement vu pour arriver où elles sont qu'elles sont inoxydables ! Elles ont en tout cas un mode de management totalement différent des éléments plus jeunes. Elles ont fait un choix de vie, parfois douloureux, mais assumé : les jeunes femmes d'aujourd'hui, elles, veulent tout.
Mais toutes ne sont pas cadres les femmes dont je parle sont plutôt les agents âgés de cinquante à soixante ans, usés par le travail. Les plus grosses pathologies osso-musculaires touchent les femmes, notamment les personnels d'entretien et de cantine dans les communes. En revanche, les pathologies anxio-dépressives, qui concernent les métiers sociaux, en particulier les travailleurs sociaux, métier fortement féminisé, apparaissent plus tôt : alors qu'elles touchaient les femmes de quarante-cinq à cinquante ans auparavant, elles frappent celles âgées de trente-huit à quarante ans aujourd'hui.
Un problème juridique, pas encore tranché, se pose : le statut de la fonction publique n'autorise pas ces agents, notamment les travailleurs sociaux, à évoluer vers un autre métier. Mme Boscheron parle d'une inégalité d'accès à la formation ce qui est très vrai, mais le problème majeur n'est pas là. Si des entreprises peuvent très facilement faire évoluer leurs salariés d'un métier à l'autre, la fonction publique ne le fait pratiquement pas, car le problème statutaire complique les choses et ne peut souvent être réglé que sous l'angle médical – ce qui est dommage car il faut attendre le déclenchement de la maladie.
Le travail réalisé en 2005 doit donc absolument être reconsidéré eu égard aux nouvelles donnes, comme le travail nomade ou le comportement des jeunes générations, notamment chez les administrateurs. Si certaines propositions telles que la demande d'éléments statistiques et d'évaluation et l'aménagement des temps étaient intéressantes, il faut reprendre l'ensemble des préconisations.
Au sein de l'Association, nous avons créé un groupe « égalité des chances », ce terme étant, je l'admets, un peu daté.