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Intervention de Jacques Myard

Réunion du 16 décembre 2009 à 17h00
Mission d’information sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Le sujet est complexe et appelle des idées simples et claires. Mieux vaut donc ne pas trop laisser les juristes s'en mêler, faute d'aboutir à une impasse.

Votre conclusion, Monsieur Hortefeux, me paraît frappée au coin du bon sens : vous avez clairement dit que vous ne pouviez admettre le communautarisme radical. Nous faisons face, en effet, à un intégrisme prosélyte qui cherche à instituer son propre ordre juridique. Les travaux de la mission l'ont montré : derrière le port du voile se trouvent des pratiques qui heurtent directement toutes les lois de la République : refus de la mixité, refus de manger avec des gens que l'on considère comme impurs, etc. C'est un processus de dérive totale.

Vous évoquez le nombre de 1 900 femmes qui revêtiraient, en France, le voile intégral. En réalité, le chiffre exact importe peu, le problème étant qu'il n'y en avait pas il y a quelques années. Nous voyons donc monter en puissance des gens qui instrumentalisent leur religion à des fins politiques.

De même, il est clair qu'il existe autant de réponses que de musulmans à la question de savoir si le port du voile est un précepte religieux. Le Conseil français du culte musulman affirme que ce n'est pas le cas, mais d'autres pourront toujours invoquer certains hadiths pour répondre par l'affirmative. Pour ma part, je n'entrerai pas dans ce débat théologique : ce qui est certain, c'est que nous devons nous en tenir aux règles constitutionnelles et aux principes de la République.

Quelles que soient les motivations de ces pratiques, il s'agit d'une dérive qui progresse chaque jour, et qui continuera de progresser si nous ne décidons pas fermement d'y mettre un terme. Ce sera sans doute difficile, Monsieur Darcos, mais si nous n'agissons pas tout de suite, ce sera encore plus difficile demain.

Il est vrai que la loi peut parfois heurter, qu'elle peut être difficile à appliquer. Mais ce n'est pas parce que les feux rouges ne sont pas respectés qu'il faut les supprimer. Je préfère donc faire face à des difficultés aujourd'hui et éviter, demain, des affrontements violents.

Comme l'eau sur les plumes d'un canard, une résolution glisserait sur les personnes concernées, car elles sont enfermées dans leurs convictions religieuses. Seule une loi peut à la fois réaffirmer les principes de la République et mettre un terme à cette dangereuse dérive communautariste, intégriste et fanatique.

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