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Intervention de Jean Glavany

Réunion du 8 décembre 2009 à 16h00
Mission d’information sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Glavany :

La mission ne s'est guère penchée sur les mots. Pour autant, ceux-ci ont un sens. Que dévoile-t-on ? En général, la vérité. Les élus dévoilent aussi des plaques d'inauguration. Dans la religion chrétienne, dire qu'une femme prenait le voile signifiait qu'elle entrait en religion. Autre expression, se voiler la face signifie refuser de regarder la vérité en face.

On ne saurait mettre sur le même plan le voile, le hijab, la burqa. Nous savons tous, par expérience, que les motivations du port du voile sont infinies, de la plus religieuse à la plus esthétique. Il y a plusieurs années, séjournant dans un hôtel jordanien, j'ai vu une femme – très belle – en bikini au bord de la piscine l'après-midi porter lors du dîner, une robe longue et un voile. Il s'agissait d'esthétique pure !

En revanche, seuls les deux courants à la fois extrémistes, intégristes et fondamentalistes de l'islam prônent le port du voile intégral. La burqa est d'origine talibane. Elle est issue d'une idéologie que je qualifie de barbare. Mon opinion sur le salafisme est à peu près identique. Les motivations du port du voile intégral ne sont donc guère variées.

Par ailleurs, se voiler la face empêche la vérité de l'échange. Celles qui portent le voile intégral entendent leurs interlocuteurs, leur parlent et les voient. En revanche, ceux-ci, s'ils peuvent leur parler, ne les voient pas. L'inégalité fondamentale ainsi introduite dans l'échange constitue une rupture évidente du principe de fraternité.

Le voile intégral est aussi l'outil d'une rupture de l'égalité. Son port n'est pas demandé aux hommes, mais aux seules femmes, pour des raisons de domination de la femme par l'homme et dans des conditions qui peuvent être barbares. L'imposition aux femmes du port de la burqa relève des mêmes modes de fonctionnement qui conduisent à leur couper les mains si elles portent du vernis à ongles ou à leur jeter de l'acide si elles veulent aller à l'école.

Enfin, invoquer le principe de sécurité serait presque une facilité en droit français : chacun doit accepter de témoigner de son identité.

Pour toutes ces raisons, le visage n'est pas une partie du corps comme les autres. Dans la société française d'aujourd'hui, la question problématique du visage masqué de la femme doit être abordée.

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