Monsieur le ministre des relations sociales, en cette fin d'année 2009, où le pouvoir d'achat est gelé, je voudrais vous parler de la situation dramatique des Français qui perçoivent une petite retraite.
Chez moi, dans le Denaisis, l'Ostrevant, le Valenciennois, je rencontre de plus en plus de retraités accablés, angoissés et révoltés. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Comme vous connaissez mieux les nantis du Fouquet's que la pauvreté en France, je vais vous faire part de ce que me disent ces retraités. (Mêmes mouvements.)
Je rencontre un de ces couples il y a quelques jours. Ils ont 850 euros par mois. Ils me montrent leur budget : 120 euros pour le gaz, 60 pour l'électricité. Il reste 670 euros. Ils dépensent encore 30 euros pour l'eau, 30 pour le téléphone, 150 pour la mutuelle et tous les frais de santé de moins en moins remboursés, hélas ! Il reste 460 euros. Encore quelques autres dépenses obligatoires pour 140 euros : vêtements, assurances, réparations, transports, taxes diverses. Après le règlement du loyer pour 140 euros, il reste 180 euros. Bonne nouvelle néanmoins pour eux : ils ne dépensent rien en essence. Il y a longtemps qu'ils n'ont plus de voiture.
Il reste donc chaque jour, pour se nourrir ; 3 euros pour madame, 3 euros pour monsieur. Ce n'est pas beaucoup.
Alors, monsieur le ministre, ma demande n'est pas stupide. (« Non ! » sur les bancs du groupe UMP.) Puisque vous chantez avec vos amis qu'« ensemble on peut changer le monde », eh bien prouvez-le ! Pour Noël, aux pieds des sapins des retraités, pour être un bon papa, n'oubliez pas leurs petits souliers ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)