Sur l'informatique médicale, la carence du pilotage du système d'information avait été pointée par la chambre régionale des comptes. À l'époque, le système d'information était relativement éclaté, le pilotage global n'étant pas vraiment mis en oeuvre. L'ensemble des recommandations sur l'informatisation, notamment médicale, ont été mises en oeuvre. J'ai remplacé le directeur informatique, dès mon arrivée. Nous avons mis en place un comité de pilotage des systèmes d'information, élaboré un schéma directeur des systèmes d'information qui donne à ceux-ci une cohérence globale, ce qui manquait fortement dans la période antérieure. Nous avons également engagé l'informatisation du dossier médical, qui doit se mettre en place dans l'ensemble des services de l'établissement dès l'année prochaine. Nous sommes simplement en attente d'une aide du plan Hôpital 2012, car l'enjeu financier est important : l'ensemble du schéma directeur coûtera environ 15 millions d'euros, si l'on veut véritablement informatiser et rattraper le retard.
S'agissant des urgences, la chambre régionale des comptes n'a pas fait de recommandations majeures. Il s'agissait plutôt d'un constat. Leur fonctionnement, tout en méritant d'être amélioré, avait montré un certain nombre de points forts, comme la gestion des circuits de prise en charge des patients. À Metz comme à Thionville, à travers les circuits (courts ou longs) et les filières (maladies graves, chirurgie ou médecine), nous avons déjà engagé une démarche d'amélioration de la prise en charge et de la qualité, qui a été reconnue.
L'ensemble des recommandations de la chambre régionale ont également été prises en compte pour les marchés et la gestion financière. Tant pour la maîtrise des dépenses que pour l'amélioration des recettes, nous avons obtenu des résultats tangibles. Le déficit financier, qui était de 12,7 millions d'euros en 2007, est passé à 6 millions d'euros en 2008. Un effort de mobilisation très important de la communauté hospitalière et des praticiens a été engagé, à la fois dans la gestion des recettes (le codage des activités médicales accusait un retard considérable), la facturation (les délais ont pu être divisés par deux) et la maîtrise des dépenses. Nous avons mené de nombreuses réorganisations médicales : regroupements de services, fermeture d'hôpitaux de semaine sous-occupés, développement de la chirurgie ambulatoire, regroupement des activités d'hôpital de jour de médecine, réorganisation du fonctionnement du plateau technique.
Travailler à l'organisation médicale, en partenariat bien sûr avec la communauté médicale, l'encadrement soignant, et en associant les organisations syndicales en amont est vraiment la clé pour aller vers l'efficience. C'est de cette manière que l'on peut dégager des marges de manoeuvres tout en préservant la qualité et la sécurité des soins.